Des négociations historiques entre le gouvernement afghan et les talibans visant à mettre fin à près de deux décennies de conflit entre les deux camps, se sont ouvertes samedi à Doha, ont rapporté des médias.
Le chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani a présidé à l'ouverture de ces négociations organisées dans un grand hôtel de Doha en présence du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et de l'émissaire américain en Afghanistan, Zalmay Khalilzad.
Le négociateur du gouvernement afghan Doha a remercié les talibans pour leur "volonté de négocier" à l'ouverture de ces négociations.
"Je peux vous dire avec confiance aujourd'hui que notre pays se souviendra de ce jour comme de celui de la fin de la guerre et des souffrances de notre peuple", a déclaré Abdullah Abdullah, un ancien ministre afghan.
Prévus en mars, les pourparlers de paix, inédits entre les deux camps, ont été reportés régulièrement du fait de désaccords persistants autour d'un échange de prisonniers : quelque 5.000 talibans contre un millier de membres des forces afghanes.
Cette disposition, inscrite dans un accord américano-taliban signé en février au Qatar, qui entérine le retrait des troupes étrangères d'Afghanistan d'ici mi-2021, a dès le départ suscité l'hostilité de Kaboul, non-signataire du texte.
Les autorités afghanes ont particulièrement renâclé à relâcher les 400 derniers insurgés, accusés ou condamnés pour des crimes graves, qu'ils ont fini par libérer la semaine dernière, à l'exception d'une poignée de détenus, dont certains sont en route pour le Qatar.