Dans son émission L'Invité de la rédaction, la chaîne 3 de la Radio Algérienne s'est intéressé, ce lundi, au contenu de la rencontre organisée, la veille, entre le président Abdelmadjid Tebboune et des journalistes représentant deux médias nationaux.
Pour commenter certains des sujets qui y ont soulevés, elle a accueilli l'analyste politique, Mustapha Haddam, lequel relève qu'à cette occasion, le chef de l'Etat a eu à revenir sur les objectifs qu'il projette de mettre en œuvre durant son mandat, et au centre desquels, indique-t-il, émerge la nécessité de moraliser la vie publique, en créant pour cela, des institutions crédibles, véritablement représentatives de la volonté populaire.
Pour l'intervenant, il s'agit là d'une "rupture", lorsque M. Tebboune met en avant la nécessaire séparation des pouvoirs mais également lorsqu'il souligne le rôle important que les citoyens se doivent de jouer à travers la création d'associations de la Société civile, "véritablement représentatives", leur permettant de s'investir dans la gouvernance du pays.
Parmi les promesses maintes fois réaffirmées par le président, M. Haddam rappelle, par ailleurs, celle de mettre à l'abri des jeux politiciens, les constantes nationales que sont l'Amazighité, l'Arabité et l'islamité, que d'aucun, dit-il, ont instrumentalisé en raison de leur incompétence à créer les conditions pour l'Algérie de s'inscrire dans la modernité.
Commentant la création d'une commission chargée de réviser l'actuelle loi électorale, ce dernier estime que celle-ci devrait, en particulier, s'attacher à créer des garde-fous pour, souligne-t-il, éviter que les puissances de l'argent ne viennent interférer dans la chose politique. Il considère, à ce propos, que la crédibilité des institutions, autant que celle des hommes politiques, doit s'appuyer sur une "moralité irréprochable", ajoutant que mettre un terme aux interférences de l'argent sale dans la politique, "est un combat de tous les jours".
L'autre sujet à avoir été abordé par le président Tebboune et ses invité a porté sur la situation politique déstabilisatrice qui s'est créées au Mali et en Libye, et qui n'est pas sans inquiéter leur voisin Algérien. L'invité rappelle que celui-ci constitue un pays "pivot" mais qui, pour avoir traversé une période difficile, la voix est devenue "inaudible". Il constate, néanmoins, qu'Alger est en train de revenir "en force" sur plusieurs dossiers régionaux et internationaux, plus particulièrement, souligne-t-il, ceux relatifs à sa "profondeur stratégique" avec ces deux Etats.
Mentionnant les déclarations récentes des antagonistes Libyens, Fayez El Faradj et le maréchal Khalifa Haftar, il relève qu'elles indiquent clairement que toute solution pouvant contribuer à mettre un terme à leur sanglant conflit ne pourrait être trouvée qu'en passant par Alger.
Pour ce qui concerne la situation au Mali, un Etat déclare-t-il, "qui est en train de vivre une crise institutionnelle extrêmement grave", il rappelle, d'autre part, la déclaration, il y a une quinzaine de jours, du ministre Français des Affaires étrangères invitant à revenir au Accords d'Alger conclus entre les belligérant, pour y ramener la paix