L'Algérie sera dotée, d'ici fin 2021, d'une loi « spécifique et exhaustive » destinée à lutter contre la traite des personnes et à protéger les victimes, annonce, ce lundi à Alger, le président du Comité national de Prévention et de Lutte contre la traite des personnes, Lamine El-Hadj.
« Nous travaillons actuellement pour l'adoption d'une loi spécifique et exhaustive, qui sera prête d'ici la fin de l'année et qui englobera tous les aspects liés à la traite des personnes. C'est un engagement de l'Etat algérien », affirme le président du Comité ad hoc, en marge de l'Atelier national sur la Poursuite et le Jugement des cas de traite des personnes. Une rencontre de trois jours, co-organisée par le Comité et l'Office des Nations-Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC). Destinée à une quarantaine de magistrats algériens, elle est animée, entre autres, par des experts et spécialistes nationaux et étrangers venus notamment, d'Italie, de Belgique, du Mali et des Etats-Unis.
La traite des personnes a fait 50.000 victimes dans le monde
Lamine El-Hadj précise que « pour l'heure, il n'y a que le Code pénal qui couvre ce type de crimes, dont certaines victimes sont assistées par le Croissant rouge algérien.» La nouvelle loi, qui sera soumise au nouveau Parlement, réglera tous les aspects liés à cette question, y compris celle de la protection des victimes ainsi que les institutions qui en auront la charge, précise le président du Comité national de Prévention et de Lutte contre la traite des personnes. Toujours selon lui, l'objectif consiste à « faire le distinguo entre la traite des personnes et d'autres crimes comme l'immigration clandestine, même si des liens existent entre les deux.»
Intervenant par visioconférence lors la séance inaugurale, la Directrice régionale du Bureau de l'ONUDC pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Christina Albertin, a mis en avant la coopération entre l'Agence onusienne et l'Algérie en matière de lutte contre la traite des personnes, mais également du terrorisme, du blanchiment d'argent, du Sida, etc... Pour elle, la prévention reste « le pilier des actions à mener. Mais beaucoup reste à faire », estime Christina Albertin, qui déplore que « le dernier rapport onusien en matière de traite des personnes ait recensé plus de 50.000 victimes dans le monde.» Elle plaide pour que « les systèmes judiciaires du monde entier identifient ces crimes de manière objective, de sorte à respecter les droits de l'homme et à lutter contre les injustices.» De son côté, l'ambassadeur d'Italie en Algérie, Giovanni Pugliese, s'est félicité du partage d'expériences entre son pays et l'Algérie dans le domaine de la lutte contre ce type de crimes.