L'Algérie présidera mardi la session ministérielle du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS) qui sera consacrée à l’examen de la situation en Libye.
La session ministérielle du CPS que présidera le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, se tiendra dans un contexte marqué par des progrès tangibles réalisés dans le cadre du dialogue inter-libyen, issu des conclusions de la Conférence de Berlin sur la Libye tenue en janvier 2020.
La rencontre a pour objectifs de s'assurer que les progrès réalisés jusqu'ici en matière de dialogue et de paix se poursuivent, notamment en soutenant les efforts de l'émissaire de l'ONU et en assistant le Gouvernement d'unité nationale dans ses tâches.
Il sera question au cours de cette session des moyens susceptibles d'être employés par l’UA pour accompagner et soutenir le processus actuel censé mener aux élections présidentielles libyennes prévues le 24 décembre 2021.
Les formes à travers lesquelles l’UA pourrait contribuer au Mécanisme de contrôle du cessez-le-feu, en vigueur en Libye, seront également soumis au débat.
Les participants examineront aussi les moyens à employer pour soutenir les autorités libyennes en matière de réconciliation nationale, d’amélioration de la vie des Libyens.
Il s'agira aussi de parler des méthodes à appliquer pour la lutte contre la Covid-19, le terrorisme, le trafic d’êtres humains et l'immigration illégale.
Les membres du CPS auront à discuter également des mesures concrètes à adopter afin d'empêcher les ingérences étrangères en Libye, de la mise en œuvre de l'embargo de l’ONU sur les armes et de l'accélération du retrait des troupes étrangères et des mercenaires.
Après des années de conflit, un cessez-le-feu a été conclu le 23 octobre 2020 en Libye, à l'issue de la 4e réunion de la Commission militaire conjointe.
En appui au Mécanisme libyen de contrôle de ce cessez-le-feu, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé le 16 avril 2021 la composante chargée de superviser le cessez-le-feu, au niveau de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (UNSMIL).
D'autre part, le Forum de Dialogue politique libyen, réuni sous les auspices de l’ONU, a permis la sélection, le 5 février 2021, d’une Autorité exécutive intérimaire et d'un Gouvernement d’unité nationale (le 10 mars 2021 la Chambre des représentants lui a accordé sa confiance) chargés de préparer la tenue des élections parlementaires et présidentielles.
Le Gouvernement d’unité nationale a pour mission aussi de promouvoir la réconciliation nationale, répondre aux besoins de base de la population, incluant la lutte contre la COVID-19.
Il est également supposé s'assurer du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration des éléments des groupes armés en plus de la lutte contre le terrorisme, le trafic d’êtres humains et l’immigration illégale.
Pour le règlement de la crise en Libye, l’Algérie a constamment plaidé pour une solution politique inter-libyenne loin des interférences étrangères et a insisté sur la nécessité d’œuvrer en faveur de l’indépendance, de l’unité, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Libye.
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui avait pris part en janvier 2020 à la Conférence de Berlin, ayant permis de relancer le processus de sortie de crise, a fait part de la disponibilité de l’Algérie à accompagner les autorités de transition pour la réussite de l'échéance électorale du 24 décembre 2021.
L’Algérie, en sa qualité de membre du Comité de Haut Niveau de l’Union Africaine sur la Libye et de son Groupe de Contact, joue également un rôle actif pour la promotion du processus de réconciliation nationale.
Elle apporte aussi sa contribution dans le cadre du format de concertation des Etats voisins de la Libye, qui a tenu sa dernière réunion ministérielle à Alger, le 23 janvier 2020.
Au cours d’une visite conjointe le 19 avril 2021 en Libye du ministre des Affaires Etrangères et du ministre de l'Intérieur, l’Algérie a réaffirmé son engagement à accompagner les autorités intérimaires libyennes à parachever la paix et la réconciliation nationale, coordonner les efforts contre les menaces à la sécurité et renforcer la coopération algéro-libyenne.
L’Algérie qui soutient pleinement la mise en œuvre de la Feuille de route des autorités intérimaires libyennes, a exprimé sa disponibilité à renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines.