LFC 2021 : l’augmentation du montant de la dépense publique est disproportionnée par rapport au niveau des recettes, estime Mahfoud Kaoubi

La rationalisation de la dépense publique est devenue aujourd’hui une exigence pour ne pas se retrouver avec deux lois de finances en une année, estime Mahfoud Kaoubi, analyste économique et financier.

Invité, mercredi, de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne celui-ci indique que depuis une dizaine d’année, on a pris l’habitude d’avoir deux lois de finances, alors que le principe une loi de finances complémentaire (LFC) n’intervient qu’à titre exceptionnel.

« On élabore une LFC quand il y a des événements qui ne sont pas prévus ou quand il y a un changement de cap ou de décision importante en matière de politique économique qui nécessite une confection d’une loi de finance complémentaire », explique-t-il.

Selon lui, nos institutions, chargées de la gestion des finances publiques, ont pris cette habitude d’arborer deux lois de finance. Malheureusement 2021 ne déroge pas aux années antérieures, en révélant que le projet de LFC 2021 augmente la dépense publique d’un montant de 530 milliards de dinars pour atteindre un montant de 8 630 milliard de dinar. « Chose qui est disproportionnée par rapport au niveau des recettes », précise-t-il.

 Le déficit budgétaire se creuse, ajoute l'invité en affirmant qu'on est pratiquement à 20 % par rapport au déficit du trésor public. «Comment on financera tout cela devant une administration qui est dépensière », s’interroge t-il.  

Mahfoud Kaoubi dit que le principe c’est que le gouvernement fixe ses objectifs et établi un programme, qui s’étale sur les différents secteurs de l’activité, que se soit économique ou administrative.

 La loi de finance est un instrument annuel. La prévision devrait donc s’étaler sur une année. « Changer de cap et réévaluer, suppose que, soit les programmes n’ont pas été cernés d’une manière précise, soit l’évaluation n’a pas été faite d’une manière précise », explique-t-il.

Pour éviter ce genre d’erreurs, l’analyste financier propose de  développer d’avantage les méthodes et les instruments  d’évaluation. « Ce qui va nous permettre d’être plus précis et le plus proche dans nos estimations », ajoute l’invité.

D’ailleurs, argumente t-il, les différentes reformes annoncées ont toujours insisté sur la nécessité d’introduire de nouvelle méthodes telles, la rationalisation du choix budgétaire ou la gestion par objectifs

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