La déclaration du représentant du Royaume du Maroc aux Nations Unies, dans laquelle il a affirmé de manière officielle le soutien du Maroc à un prétendu droit à l'autodétermination du peuple Kabyle est "dénuée de tout sens diplomatique ou moral", estime le bureau du Conseil de la Nation dans un communiqué rendu public samedi.
"Le bureau du Conseil de la Nation, présidé par M. Salah Goudjil, président du Conseil de la Nation, a accueilli avec un grand étonnement la déclaration inacceptable et insensée du représentant du Royaume du Maroc aux Nations Unies, dans laquelle il a clairement affirmé et de manière officielle le soutien du Maroc à ce qu'il a qualifié selon ses dires +le droit à l’autodétermination du peuple kabyle+,une position que le Bureau du Conseil de la Nation considère comme étant dénuée de tout sens diplomatique ou moral", ajoute le communiqué.
Cette déclaration, poursuit le bureau du Conseil de la Nation, "est l'expression d'une gêne ancienne et qui se renouvelle par rapport aux succès réalisés par l'Algérie qui se dirige avec sérénité et fermeté, sous la conduite de M. Abdelmadjid Tebboune, Président de la République, vers la consolidation de son édifice institutionnel et le renforce de l’indépendance de sa décision politique".
"Cette position marocaine est une interprétation erronée et irrationnelle qui s’éloigne du cours de l'histoire ainsi que de la réalité du présent et des perspectives d'avenir, faite par un régime qui est friand de complots et de manœuvres qui ne cesse de réitérer et de recopier les complots qu'il a ourdis contre notre pays durant les temps anciens, la période de la résistance populaire et jusqu’à l’Algérie du 1er Novembre 1954", souligne le bureau du Conseil de la Nation.
"L’historiographie moderne de la région est témoin des agissements d'un régime au tempérament versatile qui interprète les événements de manière à assouvir son inimitié instinctive contre le pays des Martyrs et des sacrifices", poursuit la même source.
"Ce régime feinte d'ignorer le capital militant et révolutionnaire du peuple algérien qui a défait les grandes puissances coloniales à travers les âges grâce aux sacrifices, à l’héroïsme et au tribut du sang des Martyrs", souligne le communiqué, ajoutant que le peuple algérien "a reconquis son indépendance après une âpre lutte qui a coûté la vie à un million et un demi-million de Martyrs".
A cet égard, le Bureau du Conseil de la Nation a tenu à rappeler le fait que "l'Algérie de Novembre, l’Algérie des sacrifices, de la dignité et de la fierté, ne pardonnera jamais une telle vilenie de l’apartheid d'un régime habitué qu'il est aux basses manœuvres, aux complots et aux atteintes aux valeurs sacrées des pays du voisinage".
"Un régime qui a toujours fait fi aux luttes des aïeux durant la période du colonialisme, il a toujours outrepassé le droit international ce qui a mené à l’échec des efforts des Nations Unies afin de trouver un règlement à la question du Sahara Occidental", a-t-il relevé.
Le Conseil de la Nation, indique le même communiqué, "formule l'espoir de voir le régime marocain faire amende honorable et rectifier ce grave et vil dépassement qu'il assimile à un reniement profond et une atteinte sans commune mesure au droit international et à un dérapage sans précédent vers l’abîme de la part d'une diplomatie mineure qui a atteint un niveau d'ineptie et de l'aventurisme sans équivalent vis-à-vis de tout ce que représente l’Algérie".
Le Bureau du Conseil de la Nation estime, par ailleurs, que la position marocaine qui n’a pas évolué depuis des décennies "n’est pas conforme avec la logique des relations internationales modernes et représente une négation des principes de l’Union du Maghreb Arabe qui pousse les liens séculaires entre les pays de la région vers un avenir incertain et de sombres perspectives et l’impasse", soulignant que "ces pratiques et agissements sont devenus une constance marocaine à laquelle la diplomatie marocaine recourt dès que sa diplomatie atteint le désespoir".
"Aussi, il serait hasardeux de comparer entre la lutte d’un peuple pour mettre fin au colonialisme que vit un pays membre fondateur de l'Union Africaine, dont le dossier est au niveau des Nations-unies, et ceux qui veulent utiliser les fondements identitaires d'une République souveraine unie pour inventer de toutes pièces et faire ressusciter toute affaire afin de gêner l’Algérie et porter atteinte à la stabilité politique et à l’unité de la nation algérienne", conclut le communiqué du Bureau du Conseil de la Nation.
APS