Le pétrole ouvre en forte baisse à New York, miné par la stratégie saoudienne des prix

Les prix du pétrole ont ouvert en nette baisse, ce jeudi à New York, dans un marché s'inquiétant une nouvelle fois de la stratégie des prix de l'Arabie saoudite sur fond de surabondance de l'offre mondiale en brut.

Le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en janvier baissait de 76 cents à 66,62 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Selon les analystes, les prix repartent en forte baisse aujourd'hui, car il semble que l'Arabie saoudite se soit engagée dans une nouvelle tournée de réductions de prix, en particulier vers ses clients asiatiques qui paieront leur baril moins cher de 2 dollars en janvier.

La compagnie nationale de pétrole et de gaz d'Arabie saoudite, Saudi Aramco, avait déjà, le mois dernier, fortement secoué le marché de l'or noir après l'annonce d'une baisse de ses prix pour les exportations de brut vers les Etats-Unis.

En pleine accélération de la déroute des prix, qui ont perdu près de 40% de leur valeur depuis la mi-juin, face à une Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) impuissante à freiner ce plongeon, « cela confirme qu'il y a bien une guerre des prix et que l'Arabie saoudite joue le tout pour le tout » pour préserver sa place, ont relevé des experts.

La forte production de pétrole de schiste aux USA bouleverse la donne

Les Saoudiens doivent de plus en plus rivaliser avec les Etats-Unis dont la production a explosé ces dernières années, dopée par le pétrole issu du schiste. L'offre américaine n'a jamais été aussi importante depuis 30 ans, dépassant, depuis début novembre, le seuil psychologique des 9 millions de barils par jour.

Les cours du brut avaient pourtant été portés, mercredi, par l'annonce d'une baisse surprise des stocks de brut aux Etats-Unis, généralement considérée comme le signe d'une demande énergétique plus vigoureuse.

Selon le département américain de l'Energie (DoE), les réserves de brut ont baissé de 3,7 millions de barils, à 379,3 millions, lors de la semaine achevée le 28 novembre, alors que les analystes s'attendaient à une hausse de 600.000 barils.

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