Les propos du président français Emanuel Macron, sur l’Algérie, continuent de susciter de vives réactions. Cette fois-ci c’est l’ancien ministre, diplomate et conférencier international, Mohamed Laichoubi, qui a réagit en qualifiant ces propos de sans précédents et d’ahurissants venant d’un chef d’état.
Invité, lundi matin, de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, celui-ci, estime que le plus grave dans cette histoire c’est que ces déclarations ont été abordées avec un simplisme brutal dans un espace d’échange arrangé pour lui dans lequelil n y avait pas aucun débat contradictoire.
Concernant la décision de réduire l'octroi des visas et faire une sorte d'exception pour les étudiants et les hommes d'affaires, M. Laïchoubi a estimé qu'il s'agit là d'un paris risqué et aléatoire, et d'une erreur fondamentale.
«Croire que proposer aux jeunes algériens une vision post-coloniale montée sur de l'injustice et autres, et tabler sur une séparation des élites de la société civile avec les institutions, est un paris absolument insignifiant car ça ne marchera pas », a-t-il expliqué.
« Au lieu de se perdre dans des questions importantes et émotionnelles, et de jouer de façon dramatique sur ces questions, on devrait se préoccuper à rénover le discours et proposer de nouveaux partenariats », a-t-il dit, déplorant à cet égard que la France (soit) incapable de proposer une nouvelle vision de partenariat.
«Structurellement, la pensée politique française n'arrive pas à opérer des ruptures avec sa période coloniale et de pays hégémonique. Elle est dans la continuité de la pensée coloniale et totalement imbriquée dans cette pensée de laquelle elle n'arrive pas à se défaire », conclut-il.