Béji Caïd Essebsi, 88 ans, a prêté serment mercredi matin devant le Parlement tunisien, devenant le troisième président de la République tunisienne. "Je jure par Dieu Tout-Puissant de préserver l'indépendance de la Tunisie et son intégrité territoriale, de respecter sa Constitution et sa législation, de veiller sur ses intérêts et de lui être loyal", a-t-il déclaré.
"En tant que chef de l'Etat, je m'engage à être le président de tous les Tunisiens et Tunisiennes (...) je serai le garant de l'unité nationale", a-t-il ensuite dit.
"Il n'y a pas d'avenir pour la Tunisie sans consensus entre les partis politiques et les composantes de la société civile", a souligné M. Caïd Essebsi.
"Il n'y a pas d'avenir pour la Tunisie sans la réconciliation nationale", a-t-il ajouté, alors que nombre de ses détracteurs et acteurs de la révolution de 2011 s'inquiètent de la présence d'anciens cadres du parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali parmi ses proches.
M. Caïd Essebsi a remporté le 21 décembre avec 55,68% des voix le deuxième tour de la présidentielle face au président Moncef Marzouki. Les deux hommes doivent se retrouver dans la journée au palais présidentiel de Carthage pour une cérémonie de passation.
"C'est un moment historique exceptionnel, nous tournons la page du provisoire", a jugé le président du Parlement, Mohamed Ennaceur.
La Tunisie a traversé quatre années de transition difficile depuis la révolution de janvier 2011 qui chassa Ben Ali du pouvoir. Le pays n'a cependant jamais basculé dans le chaos, la guerre ou la répression, faisant figure d'exception parmi les Etats du Printemps arabe.
Béji Caïd Essebsi est un vétéran de la vie politique et figure du Bourguibisme, pour avoir été le ministre de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères de l'ancien président Habib Bourguiba,puis, brièvement, comme président du Parlement de Ben Ali, avant de se mettre en retrait de la vie publique.
Il est revenu sur le devant de la scène à la faveur de la révolution, prenant pendant quelques mois la tête du gouvernement pour organiser les élections de la Constituante, premier scrutin libre de l'histoire de la Tunisie remporté par le parti Ennahda.
Durant les trois années suivantes, il a construit son parti Nidaa Tounès, une formation constituée de multiples courants dont des représentants du régime déchu.