L'Inspection générale des finances (IGF) a été appelée, jeudi, par le ministre des Finances, Mohamed Djellab, à centrer ses efforts particulièrement sur la lutte contre les transferts illicites de devises et contre les risques de dilapidation des deniers publics.
M. Djellab s'exprimait lors des 7èmes assises de l'IGF, tenues au siège du ministère des Finances, au cours desquelles a été présenté le bilan d'activités de cet organisme de contrôle sur la période 2008-2014, comme il a été exposé des communications portant essentiellement sur le marché des médicaments et sur le recours abusif aux procédures exceptionnelles dans les marchés publics.
Dans son intervention, le ministre a souligné que l'IGF devait accorder toute l'attention requise aux priorités définies par les pouvoirs publics en vue de conférer un sens concret à sa mission d'alerte et de conseil.
Il s'agit essentiellement, a-t-il énuméré, de la lutte contre les transferts illicites de devises, du renforcement des instruments de contrôle de l'Etat dans les domaines notamment fiscal, budgétaire et commercial et de l'évaluation de l'opportunité et de la viabilité de certaines organismes et établissements sous tutelle.
En outre, a-t-il soutenu, les grands axes des actions de contrôle et d'audit de l'IGF devront être centrés sur la recherche et l'identification des "foyers de gaspillage" et sur toute forme de "gestion porteuse de risques de dilapidation de deniers publics".
Il a également préconisé que le personnel de l'IGF devait s'acquitter de ses obligations "avec intégrité mais aussi en toute indépendance".
Pour M. Djellab, l'IGF doit aussi renforcer la collaboration et la coordination avec les différentes institutions de contrôle: la Cour des Comptes, la Cellule de traitement et de renseignement financiers (CTRF), l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, l'Office central de répression de la corruption ainsi qu'avec les inspections générales des départements ministériels.
Il a estimé que le lancement des différents programmes d'investissements publics, impliquant des engagements financiers considérables de l'Etat, conférait un rôle prépondérant au contrôle de la dépense publique et rendait, de ce fait, plus que nécessaire le renforcement des institutions et organes de contrôle dont, plus particulièrement, l'IGF.
Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d'accélérer l'application de nouvelles normes et procédures induites notamment par la nouvelle gestion publique impliquant le passage de la culture d'administration et de moyens à une culture de gestion de résultats et de performance.
Dans ce cadre, il a relevé que l'harmonisation des méthodes de travail et la normalisation des procédures doivent permettre à l'IGF de conduire ses missions avec plus d'efficacité et de réactivité.
Aussi, il a considéré que les efforts en matière de rajeunissement des effectifs, d'amélioration des conditions de travail, de recrutement d'un personnel qualifié, de recours à l'expertise, de formations adaptées notamment dans les domaines de l'audit financier et des marchés publics, doivent être consolidés davantage pour conforter les avancées enregistrées.
Le premier argentier du pays n'a pas manqué de souligner l'importance des missions de l'IGF qui doivent s'inscrire, selon lui, dans la perspective de l'action du gouvernement, à travers notamment la prise en charge de l'évaluation des grands projets initiés au titre des plans quinquennaux de développement, et en y intégrant à la fois la dimension budgétaire et l'impact sur l'économie nationale.