Lamamra : l'Accord de Paris sur le climat doit être ancré et façonné par la justice et la solidarité

L'Algérie plaide à ce que l'Accord de Paris sur le climat prévu en décembre prochain, soit "solidement ancré et façonné par l'éthique, la justice et la solidarité inter et intra-générationnelles, ainsi qu'à la hauteur des attentes des peuples", a indiqué lundi à Paris, le ministre d'Etat ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.

"Comment? En adoptant, à l'unisson, à Paris le 11 décembre prochain l'Accord de Paris sur le climat avec la participation de tous et qui soit à la hauteur des attentes de nos peuples et de leur devenir solidaire", a souligné M. Lamamra, à la 1ère Session des consultations ministérielles informelles préparatoires à la COP21 portant sur les questions politiques et l'équilibre général de l'Accord.

Il a rappelé, à ce propos, que "la société civile, la où elle se trouve, inquiète de son devenir et soucieuse de celui des générations futures reste dans l'attente des assurances de ses dirigeants et appelle une réponse des gouvernants qui soit à la hauteur des défis présents et futurs".

"La science a parlé, le marché réagit, les territoires s'adaptent, la société civile exige, les politiques sont donc interpellés pour apporter leur réponse", a-t-il dit. 

M. Lamamra a expliqué que cet "Accord universel doit donc être ambitieux, inscrit dans la durée et basé sur les dernières données scientifiques", comme il doit, également, être "flexible afin de pouvoir répondre rapidement aux exigences évolutives de demain et aux aléas d'un monde" en perpétuelle mutation. 

Il a appelé, notamment, à ce que cet accord soit "l'aboutissement du processus initié juste après Copenhague, mais, a-t-il souligné, doit être surtout le début d'un nouveau départ d'une communauté internationale réconciliée avec elle-même et en marche vers un devenir qui ne peut être que commun et solidaire".

Dans le même cadre, il a mis en évidence le fait que "l'éthique climatique exige que ceux qui sont historiquement responsables de l'accumulation débridée dans l'atmosphère des gaz à effet de serre puissent résolument et en toute bonne foi respecter leur engagement de Rio et montrer la voie à suivre, par l'exemple, en prenant la direction des efforts".

"La justice climatique exige, quant à elle, que les obligations découlant du nouveau régime climatique de Paris soient au diapason des capacités des uns et des autres, de leurs responsabilités présentes et futures et de leurs contribution actuellement et celles de demain", a-t-il précisé.

Le gaz naturel passerelle idoine pour les énergies de demain

Evoquant la "solidarité climatique", M. Lamamra a estimé que celle-ci "exige que ceux qui ont le moins contribué aux dérèglements climatiques, à savoir les peuples les plus pauvres et les plus vulnérables, et qui en sont malheureusement les principales victimes, puissent être accompagnés, par ceux qui en ont les moyens, en termes de ressources financières nouvelles et additionnelles et de transfert de technologies propres en des termes concessionnels et favorables".

"Une solidarité Nord-Sud demeure plus que jamais nécessaire. Cependant, une solidarité climatique Sud-Sud reste aussi à inventer", a noté le chef delà diplomatie algérienne.

Il a fait savoir que "dans ce contexte, l'Algérie, grand pays africain producteur de gaz naturel, disposant d'un potentiel considérable d'hydrocarbures non conventionnels, est prêt à promouvoir des partenariats stratégiques à long terme tant avec des pays du Nord que du Sud, utilisateurs de charbon, afin, a-t-il précisé, de les aider à mettre en oeuvre leurs engagements d'aujourd'hui et de demain, contenus dans leurs INDC (contributions prévues déterminées au niveau national), car, faut-il encore le répéter, le gaz naturel est la passerelle idoine entre les énergies fossiles et les énergies sobres en carbone de demain".

"En effet, la crise du climat nous interpelle individuellement et collectivement, et à tous les niveaux de responsabilité. Les changements climatiques ne relèvent plus des choses à venir. Ils font déjà partie du quotidien de notre planète", a fait observer M. Lamamra, ajoutant que "la science l'a démontré avec force", "les cinq rapports successifs du comité intergouvernemental d'experts sur les changements climatiques (GIEC), l'ont établi". APS 

 

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