Pour clore la quatrième semaine de ses consultations autour du projet de révision de la Constitution Ahmed Ouyahia, chargé de mener ces rencontres, a reçu plusieurs délégations politiques et la délégation du barreau national.
La journée de jeudi a été chargée pour le ministre d’Etat directeur du cabinet à la présidence en recevant respectivement la délégation du FLN drivée par Amar Saidani, celle de TAJ dirigée par Amar Ghoul, le PT présidée par Louisa Hanoune et l’Union nationale des ordres des avocats, avec à leur tête Yahia Bouamama.
Le FLN pour un Etat de droit et la séparation des pouvoir
Dans sa déclaration à l’‘issue de sa rencontre avec le ministre d’‘Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, qui mène ces consultations, M. Saadani a indiqué que le parti du FLN a fait "33 propositions" portant notamment sur la consécration de l’‘Etat de droit, la séparation des pouvoirs et le renforcement du rôle des élus.
Il a appelé, par la même occasion, les acteurs politiques, toutes tendances confondues, ainsi que les différentes personnalités nationales et les organisations de la société civile à prendre part aux consultations.
TAJ veut une Constitution consensuelle et prospective
Le parti Tajamoua Amel El Djazair (TAJ) plaide pour une constitution "consensuelle et prospective" qui prend en considération les "préoccupations actuelles de la société algérienne avec une vision pour l'avenir", a indiqué à la presse Amar Ghoul à l’issue de la rencontre avec Ahmed Ouyahia.
Il a également appelé à constitutionnaliser la langue amazigh comme "langue nationale et officielle", ainsi que l’introduction d'autres articles qui consacrent un "intérêt important" pour la jeunesse, les compétences, la femme, la communauté algérienne établie à l'étranger, les personnes en situation d'handicap, les personnes âgées, la famille et l'enfance.
Le parti TAJ propose aussi une constitution "qui assure la séparation des pouvoirs dans un esprit de complémentarité et de coopération, une économie prospère et durable qui prend en compte la protection de l'environnement et qui encourage le capital national", tout en appelant à un régime semi-présidentiel et à une constitution garantissant les droits et les libertés collectives et individuelles.
Le PT pour la consécration de l'"immunité syndicale"
Le Parti des Travailleurs (PT) a plaidé en faveur de la consécration de l'"immunité syndicale", lors des consultations relatives à la révision de la Constitution, a indiqué, jeudi à Alger, la secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune.
Mme. Hanoune a indiqué dans sa déclaration que le PT avait insisté dans ses propositions sur la promotion des droits et des libertés syndicales, à travers, notamment, la "consécration de l'immunité syndicale".
Le PT a mis, également, l'accent sur la souveraineté nationale comme question "prioritaire", et sa consolidation dans tous les domaines, ainsi que la nécessité d'inscrire la réconciliation dans le préambule de la Constitution, a-t-elle ajouté.
Le PT a appelé, par ailleurs, à la "consécration de la démocratie, asseoir une réelle séparation entre les pouvoirs, et assurer une réelle indépendance de la justice à travers l'élection des juges au niveaux de toutes les instances du secteur", a-t-elle ajouté.
Les propositions du PT ont été axées, en outre, sur le renforcement du contrôle parlementaire, en procédant, a-t-elle indiqué, à l'élargissement des prérogatives de l'Assemblée populaire nationale (APN).
Le parti a proposé, aussi, l'instauration d'un "système monocaméral avec des prérogatives renforcées", la possibilité des groupes parlementaires de saisir le Conseil constitutionnel et d'ouvrir la voie au contrôle populaire.
Dans ses propositions, le PT s'est prononcé pour la "révocabilité des élus, et ce, a-t-elle dit, du président de l'Assemblée populaire communale (APC) jusqu'au président de la République".
Outre la dépénalisation du l’article de presse, la constitutionnalisation de la langue amazigh, l’abolition de la peine de mort et la criminalisation, le PT insiste sur la consécration de la souveraineté du peuple, les questions relatives aux libertés démocratiques et aux droits de l'homme, ont été également abordées lors ces consultations, a indiqué Mme Hanoune.
Le PT a fait également des propositions en faveur de la protection des couches vulnérables, l'instauration d'un impôt sur la fortune, le renforcement du combat contre les inégalités, et la lutte contre la corruption.
L’Ordre des avocats met l'accent sur les droits de l’Homme
L’‘Union nationale des Ordres des avocats a mis l’‘accent, jeudi à Alger, sur les questions relatives à la défense et à la promotion des droits de l’‘Homme, dans le cadre des consultations sur le projet de révision de la Constitution.
Dans une déclaration à la presse le président par intérim de l’‘union, Yahia Bouamama, a indiqué que ses propositions ont été axées également sur la protection des libertés individuelles et collectives, ainsi que l’‘indépendance de la justice.
Les propositions ont été, en outre, focalisées sur "le renforcement de la présomption d’‘innocence et l'élargissement de la saisine du Conseil constitutionnel à l’‘Union nationale des Ordres des avocats", a-t-il ajouté.
M. Bouamama a appelé, par la même occasion, à permettre au juge d’‘appliquer "sainement" la loi pour assurer des procès "justes et équitables", ainsi qu’au renforcement du droit de la défense.