Des opérations d’éradication des marchés informels dans le pays ont ciblé plus de la moitié des quelque 1.300 sites recensés rapporte la chaine 3 de la Radio Algérienne. Elle signale que plusieurs ministères travaillent actuellement pour tenter de réinsérer leurs acteurs dans la sphère du commerce légal.
Pour illustrer le sujet elle a diffusé, ce lundi, un reportage réalisé dans la rue Ferhat Boussaâd, une importante artère marchande d’Alger Centre fréquentée quotidiennement par une foule nombreuse et investie depuis de longues années par une multitude de vendeurs informels proposant nombre d’articles importés et de bas de gamme.
« Les vendeurs à la sauvette, commente l’auteure du reportage, déposent leurs marchandise à leurs pieds, prêts à déguerpir à la vue d’un policier ».
Approché, l’un de ces commerçants affirme posséder le niveau de terminale et plusieurs diplômes en comptabilité et informatique. Il explique qu’il a déposé plusieurs CV au niveau de l’Agence pour l’emploi, « sans résultat ».
« Si je viens vendre ici, dit-il, c’est parce que je n’arrive pas à trouver du travail. Parfois la police nous empêche de tenir notre commerce, parfois, elle ne saisit pas toute notre marchandise ». « C’est le jeu du chat et de la souris » ajoute-t-il dépité.
Un commerçant installé légalement se plaint, lui, que cette rue ne sois plus aussi sécurisée qu’elle ne l’était par le passé. « C’est la loi de la jungle », regrette-t-il, estimant que les tenants de l’informel « y font ce qu’ils veulent ».
Commentant l’éradication menée à ce jour, d’un millier de marchés informels à travers le territoire, le directeur des Collectivités locales au ministère de l’Intérieur, Azzedine Belkacem Nacer, rappelle que le recensement des marchés anarchiques demande à être régulièrement « actualisé ».
Il fait, par ailleurs, état d’une coordination entre les ministères du Commerce et de l’Intérieur visant à réaliser, à terme, des marchés de proximité dans lesquels devraient être intégrés « tous les jeunes exerçant dans l’activité informelle ».
Un autre intervenant, Sami Kolli, responsable au ministère du Commerce, considère qu’il faut faire en sorte d’éviter le retour sur les lieux de leurs activités des vendeurs informels.
Selon lui, certains des ces derniers refusent d’intégrer les espaces réalisés à leur intention pour, dit-il, « diverses raisons », dont celle du « gain facile ».
Une riveraine de l’artère citée plus haut affirme quant à elle être constamment gênée par des trottoirs « submergés » par des « cartons et plastiques » et entravant la libre circulation des piétons.
Compatissante, celle-ci n’en plaide pas moins en faveur des personnes s’adonnant à ces types de commerces en considérant que « s’ils travaillent comme çà, c’est parce qu’ils n’ont pas trouvé à s’occuper ailleurs ».