Le Théâtre El Moudja retrouve ses lettres de noblesse

Le coup d'envoi artistique du 48e Festival national du théâtre amateur de Mostaganem (FNTA) a été donné jeudi soir par la troupe de l'Association culturelle "Iburen" de Tizi Ouzou, au Théâtre El Moudja, lieu chargé d'histoire qui retrouve ainsi ses lettres de noblesse après avoir été le tremplin de plusieurs générations d'artistes.

Préférant pour le premier jour du festival, réserver la salle de spectacles de la maison de la Culture Ould Abderrahmane-Kaki uniquement à l'annonce officielle de l'ouverture, faite par le représentant du Wali de Mostaganem en présence des autorités locales, le commissariat du 48e FNTA entend donner un signe fort sur sa volonté de "revenir aux fondamentaux" avec pour priorité absolue la formation.

"Mohend U Châabane", première pièce à entrer en compétition dans la catégorie B, composée de cinq troupes, desquelles une seule sera retenue pour participer au concours final avec les formations de la catégorie A, est une tragi-comédie marquée par une quête de soi très prononcée.

Mise en scène par Belounis Djamel sur un texte de Mohia, Mohand U Yahia de son vrai nom, le spectacle d’une durée d’une heure, raconte les mésaventures de Mohand U Châabane (campé par Ibrahim Chaba) qui, après avoir trouvé un os, se posa un tas de questions sur son appartenance et ses origines.

Tourmenté de savoir d'où il vient, Mohand U Châabane implore le saint Sidi Abdelkader Djillali pour que le propriétaire de l'os trouvé (incarné par le jeune Hadbi Massinissa), mort déjà depuis cinq siècles, soit ressuscité, ce qui fut ... 

Les deux comédiens, complétés par Lateb Amrane dans le rôle du gendarme, ont réussi à porter le texte et exploiter les différents espaces de la scène au décor presque nu, suggérant un puits, le mausolée de Sidi Abdelkader Djillali et  une sorte d’escabeau fait de petits troncs d’arbre coupés et attachés de manière à permettre le jeu.

A travers la programmation de spectacles dans les Théâtres El Moudja et El Ichara, deux lieux mythiques dans l’histoire du théâtre en Algérie, la volonté de préserver l’identité du festival et la résolution de repartir sur de bonnes bases sont ainsi exprimées. 

"Nous avons élaboré un programme de formation de plusieurs mois en prévision du cinquantenaire du festival", a déclaré le nouveau commissaire du FNTA, Mohammed Takkiret, également metteur en scène.

Insistant sur le volet formation, le directeur artistique du festival Ahmed Belalem a pour sa part évoqué des "contacts" pris par le commissariat du FNTA avec le Festival international du théâtre amateur de Monaco (France), montrant son souci "d'arriver à la cinquantième édition avec des comédiens formés et capables de présenter un travail de niveau suffisant".  

Dix sept troupes théâtrales sont au programme du 48ème Festival national du théâtre amateur de Mostaganem qui se poursuit jusqu’au 2 septembre prochain, avec au programme de la journée de vendredi deux associations de Tizi Ouzou, "Ithran" et "Igawawen" ainsi que  la coopérative "El Khachaba Ed’Dhahabiya" de Sidi Bel Abbès qui présenteront respectivement : "Tayri tedja tamacite", "Huska" et "Akdam Hafia".

APS

Culture, Théâtre