Pour encadrer leurs enfants et les orienter vers le savoir, les parents privilégient toujours le livre. Des manuels d’apprentissage, de coloriage et surtout des contes, sont disponibles. L’offre est diverse et la demande est en constante progression. Mais en dehors de la quantité, quid de la qualité ?
Dans un reportage diffusé, ce matin, sur les ondes de la radio Chaine 3, une éducatrice démasque un livre destiné aux enfants qui contient des scènes de violence qui feront froid dans le dos d’un adulte. C’est un conte, honteux, intitulé «le fiancé brigand» qui banalisent le harcèlement des femmes, l’agression et le massacre à coup de hache.
«Une fille prise par une bande de garçons qui l’oblige à boire du vin, avant de l’abattre jusqu’à la mort. Une fois la victime rend son dernier souffle, les agresseurs lui coupent le doigt, à coup de hache, pour en extraire une bague», résume avec amertume yasmine, éducatrice au Centre SOS village d’enfants.
Un cas isolé ?
L’auteur et l’éditeur sont, certainement, les premiers responsables de cette perversion. Mais pas seulement, l’Algérie dispose d’institutions chargées de contrôler les livres et d’en examiner les contenues. Exercent-elles réellement ce contrôle sur toutes les publications ? Les parents peuvent-ils compter sur leur vigilance ? Ce cas précis nous montre plutôt le contraire. «Le fiancé brigand», édité par une maison d’édition Tunisienne a été importé et même exposé au salon du livre.
«Les importateurs déposent, auprès d’une commission, une liste d’ouvrages qu’ils souhaitent importer. Ce sont des milliers de publications qui arrivent sur le marché algérien», dont un ancien directeur d’une maison d’édition, révèle qu’il est pratiquement impossible de vérifier leur contenu.
Or, si ce contrôle ne peut s’exercer à priori, il ne fait pas de doute que des publications nuisibles, faisant l’apologie de la violence, puissent, donc, circuler en toute liberté à travers le pays.
La vigilance des parents qui doivent veiller en permanence sur les lectures de leurs enfants reste le rempart efficace contre ces dérives. Les associations et particulièrement celles qui se consacrent aux droits des enfants doivent s’impliquer dans cette lutte.