En solidarité avec les enseignants contractuels réclamant leur intégration inconditionnelle dans le secteur, les travailleurs des trois paliers ont observé, ce mercredi, des sit-in à travers plusieurs wilayas du pays. La ministre de l’éducation nationale a, pour sa part, réitéré l’appel à la sagesse, les exhortant à réintégrer leurs postes de travail et participer au concours de recrutement qui aura lieu le 30 avril.
A Blida, l’appel lancé par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE) a été diversement suivi dans les trois (3) cycles éducatifs de la wilaya. Ainsi, les élèves des lycées Omar Ibn Khettab et Mahi Bachir du centre ville n’ont pas eu cours mercredi, a-t-on constaté.
A Boumerdes, des représentants syndicaux ont organisé un sit-in de près de trois heures devant le siège de la direction de l’Education de la wilaya, en guise de solidarité avec les enseignants contractuels.
Les participants à ce sit-in, estimé à plus de 200 enseignants structurés dans le Cnapest, ont réclamé l’intégration des enseignants contractuels. Un sit-in similaire a été organisé par les enseignants relevant des syndicats du CNAPEST et du SNTE, devant le siège de la direction de l’Eduction de Djelfa, en soutien aux enseignants contractuels grévistes, avant de s’ébranler dans une marche pacifique vers le siège de la wilaya où un message a été remis aux autorités locales appelant à "la prise en charge du corps des contractuels", a indiqué le coordinateur de wilaya du Cnapeste, Bourenane Mohamed.
Selon lui, le taux de suivi du mouvement de protestation auquel a appelé le Cnapeste a été de "88,73% dans le secondaire, 80,75% dans le moyen et 30,74% dans le primaire".
Un responsable à la direction locale de l’Education a assuré, quant à lui, que le nombre d’enseignants protestataires était de 307 sur un total de 11.105 employés par le secteur.
Concernant les enseignants contractuels, la wilaya a enregistré l’absence de 181 enseignants contractuels, sur un total de 1078, soit un taux de 17%, est-il signalé de même source.
L’action initiée par des syndicats du secteur de l’Education en signe de solidarité avec les enseignants contractuels, a connu un suivi "plutôt favorable" dans la wilaya de Tizi-Ouzou, selon des représentants du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) et du CNAPESTE.
"80% des lycées et une quinzaine d’établissements de l’enseignement moyen, ainsi que des écoles primaires ont été paralysés par ce mouvement de protestation dont l’objectif est de manifester le soutien des syndicats aux contractuels de l’Education" a déclaré à l’APS le coordinateur de wilaya du CNAPEST.
Il a rappelé que l’appel au mouvement de protestation a été lancé par trois syndicats de l’Education, à savoir le CLA, le CNAPSTE et le syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), tout en signalant que cette action a été ponctuée par un rassemblement devant le siège de la direction de wilaya de l’Education.
Pour sa part, le secrétaire général du CLA, Idir Achour, a précisé que "l’action a eu un écho favorable auprès des enseignants des trois paliers de l’Education dans la wilaya de Tizi-Ouzou, qui ont tenu à manifester leur soutien aux contractuels". Joints par l’APS, les responsables de la direction de l’Education de la wilaya se sont réservés de se prononcer sur la question.
Benghebrit réitère son «appel à la sagesse»
La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a réitéré mercredi à Alger, son appel à la "sagesse" en direction des enseignants contractuels contestataires, les exhortant à réintégrer leurs postes de travail et participer au concours de recrutement qui aura lieu le 30 avril.
"Aux enseignants contractuels contestataires, je lance un appel à la sagesse. Vous avez toutes les compétences et les chances de réussir à l'examen de recrutement", a déclaré à la presse la ministre, en marge d'un séminaire sur les mathématiques conjointement organisé avec le ministère de l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique.
Elle a rappelé dans ce sens, que la Fonction publique en Algérie, comme partout dans les pays du monde, "exige de passer par un concours de recrutement, y compris pour les petites fonctions", précisant que l'"épreuve n'a pas été conçue spécialement pour eux ou pour une autre catégorie, mais elle obéit à la nécessité d'assurer l'égalité des chances à tous les futurs fonctionnaires".
"Il ne faut pas piétiner les lois", a-t-elle soutenu, exprimant en outre, son refus de "ce qui se passe dans la rue par respect à cette profession mais également par rapport à l'aspect humain".
La ministre a relevé que l'Etat algérien a consenti "un grand effort" en accédant aux revendications de cette catégorie.
Par ailleurs, Mme Benghabrit a saisi l'occasion pour appeler les contractuels "à ne pas se distinguer de ceux qui sont passés par cet examen et aujourd'hui sont enseignants intégrés".