Un nouveau traitement contre l'hépatite C a montré de premiers résultats encourageants sur des patients atteints en parallèle du VIH, le virus responsable du sida, mais son prix reste exorbitant, selon une étude publiée samedi aux Etats-Unis.
Ces patients se sont vu administrer du sofosbuvir, un médicament de la société américaine Gilead Sciences dont l'approbation pour la mise sur le marché aux Etats-Unis remonte à 2013 et qui a été sujet à controverse en raison de son coût très élevé (près de 1.000 dollars par pilule), ainsi qu'un autre médicament connu, le ribavirin.
L'étude parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 23 au 30 juillet a suivi 223 individus traités durant 12 semaines ou 24 semaines.
La plupart d'entre eux -entre 67% et 94% en fonction du type d'hépatite C qu'ils avaient contracté et s'ils avaient ou non déjà été traités pour leur maladie auparavant- ont vu leur hépatite C disparaître et ne pas revenir dans les 12 semaines ayant suivi l'arrêt du traitement.
Les mesures utilisées par les scientifiques ont permis d'établir que ces patients étaient cliniquement considérés comme guéri de l'hépatite C, une grave maladie du foie souvent chronique.
L'étude a cessé 12 semaines après la fin du traitement, donc les réactions après ces 12 semaines ne sont pas connues.
Près de sept millions de personnes à travers la planète sont infectés à la fois par le VIH et l'hépatite C, selon l'article paru dans JAMA. Traiter ces deux infections à la fois est difficile car les patients ont besoin de prendre de l'interferon pour lutter contre l'hépatite C, ce qui interagit mal avec les antirétroviraux prescrits contre le VIH.
Dans cette étude, seules sept personnes sur 223 ont dû cesser le traitement en raison d'effets secondaires négatifs (fatigue, insomnie, maux de tête et nausée).
Les chercheurs reconnaissent que cette étude n'était pas la plus approfondie qui soit, un groupe de patients n'a par exemple pas été comparé à un autre groupe soumis à un autre traitement ou à un placebo.
Reste que les personnes ont montré "de forts taux de réponse virologique soutenue 12 semaines après l'arrêt de la thérapie", soulignent les auteurs de ces travaux, dirigés par Mark Sulkowski de l'Université Johns-Hopkins.
"Davantage d'études sur des populations plus diverses de patients coinfectés sont nécessaires", ajoutent-ils.
Dans un éditorial accompagnant l'étude, Michael Saag de l'Ecole de médecine de l'Université d'Alabama note que la combinaison des deux médicaments est "un bond en avant significatif" mais précise que son coût reste bien trop élevé pour que le traitement soit utilisé à grande échelle.
"Combiné avec le ribavirin, le prix moyen du traitement pour 12 semaines est de 94.500 dollars et de 189.000 dollars pour 24 semaines", selon lui.