Les participants à la 19ème réunion tripartite (Gouvernement-UGTA-patronat), tenue dimanche à Alger, ont appuyé à l'unanimité le nouveau modèle économique de croissance (2016-2019) élaboré par le gouvernement pour faire face à une situation économique difficile suite à la chute des prix pétroliers.
L'objectif principal de ce modèle, selon ses concepteurs, est d'aboutir à terme à des niveaux soutenables en matière d'équilibres du Trésor et des finances publiques, de consolider la justice sociale sans surcoût économique, de réformer la fiscalité et de mettre le budget au service de la croissance et du développement humain durable.
"Le gouvernement vise dans son nouveau plan, qui sera adopté prochainement par l'Exécutif, d'augmenter ses recettes d'exportations hors hydrocarbures à 9% à fin 2016" contre environ de 5% à fin 2015, a indiqué le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à la clôture de cette tripartite tenue dans une conjoncture économique exceptionnelle.
"C'est un modèle bâti sur une vision économique pragmatique claire qui vise à sortir de l'économie actuelle dépendante de la rente pétrolière", a souligné M. Sellal.
Cette vision, ajoute-t-il, préservera "les acquis sociaux mais à ceux qui en ont besoin"
"Des réformes seront engagées graduellement en concertation avec toutes les parties prenantes pour arriver l'objectif escompté", a dit M. Sellal.
"L'impératif de justice sociale constitue une ligne directrice intangible dans l'action de l'Exécutif dans le cadre d'une démarche consensuelle consacrée par la tripartite", a souligné de sa part le communiqué final de cette rencontre.
La promotion de l'industrie et de l'investissement a été également parmi les points soulevés lors de la tripartite qui a mis l'accent sur la nécessité de résoudre tous les problèmes, qui persistent toujours, dans ce dossier.
Patronat et UGTA soutiennent le nouveau modèle de croissance
L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et les représentants des organisations patronales ont salué les mesures prises par le gouvernement dès le début de la crise des hydrocarbures en appuyant le nouveau modèle présenté à cette rencontre.
Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Ali Haddad, estime que la mise en place d’un modèle de croissance économique efficace exige de lutter contre la bureaucratie, de faciliter l’accès au foncier, de réviser les systèmes bancaire et fiscal et d’ouvrir aux investisseurs privés des secteurs qui leur sont inaccessibles, citant l’énergie et les transports maritime et aérien.
Un modèle de croissance économique nécessite l’adoption d’un certain nombre de réformes, selon lui.
De son côté, le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem Merakchi, a aussi appelé à la lutte contre toute forme de bureaucratie et à une mise en œuvre rigoureuse du Pacte économique et social, signé en 2014, du fait qu'il comporte les fondements d’une économie basée sur l’entreprise et la rentabilité.
Le président de l’Union des investisseurs algériens (UIA), Abdelouahab Rahim, a surtout plaidé pour une liberté économique plus large et pour une plus grande transparence et clarté dans la législation notamment le code des investissements.
A son tour, Abdelmadjid Denouni, président de la confédération générale du BTP, a appelé le gouvernement a affecter une partie des commandes publiques aux entreprises privées du secteur.
Le président de l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep), M. Lakhdar Rakhroukh, a exprimé son inquiétude face au recul du nombre des commandes allouées aux entreprises du BTPH du fait du gel de certains projets d’équipement en appelant à soutenir ces entreprises pour qu’elles préservent leurs parts de marché.
Le secrétaire général de l'UGTA Abdelmadjid Sidi Said a exprimé son optimisme quant aux résultats de cette tripartite: "nous allons réussir. Nous sommes en mesure de nous retrouver à des situations économiques et sociales au même niveau que des pays émergeants".
Il a salué également la signature par l'UGTA et les organisations patronales du pacte de stabilité et de développement de l'entreprise privée visant à partager les responsabilités entre l'employeur et l'employé pour un meilleur rendement des entreprises.
"Il s'agit d'un prolongement du pacte économique et social de croissance de 2014", a-t-il précisé.
Révision de la loi instituant le départ à la retraite sans condition d'âge
Le Premier ministre a annoncé également, lors de cette réunion, la révision prochaine de l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 instituant le départ à la retraite sans condition d'âge, actuellement en vigueur pour fixer l'âge de départ à la retraite à 60 ans.
Une commission sera mise sur pied pour élaborer ce projet de loi qui fixe l'âge de départ à la retraite à 60 ans par souci d'équité et de préservation des capacités de la Caisse nationale des retraites, a-t-il ajouté.