La ministre des Postes et des technologies de l'information et de la communication Houda Imen Feraoun a affirmé jeudi à Alger que plus de 60% des opérations de détournement enregistrées dans les comptes de la clientèle d'Algérie Poste étaient dues à des erreurs ou à une négligence des citoyens, dégageant la responsabilité des employés de l'entreprise.
Répondant à la question d'un député du Conseil de la nation sur l'implication des travailleurs d'Algérie Poste dans les opérations de détournement des comptes des clients de cette entreprise, Mme Feraoun a précisé que "plus de 60% de ces opérations sont dues, selon les résultats de l'enquête, à des erreurs commises lors de la rédaction des chèques ou à la perte de ces derniers", appelant à "ne pas imputer la responsabilité aux employés de l'entreprise".
"64.000 milliards de DA est le montant des transactions financières annuelles effectuées par Algérie Poste qui est une entreprise de service public par excellence", a-t-elle indiqué soulignant que les cas de détournement enregistrés ne représentent pas un taux important.
Elle a souligné en outre que la création "d'un système d'alarme" pour aviser les clients par téléphone de toutes les opérations de retrait permettra de mettre fin à ces pratiques tout comme le centre de données inauguré récemment contribuera à "sécuriser les comptes contre le piratage et les détournements".
Algérie Poste a lancé dans le cadre de la modernisation de ses services, des sessions de formation au profit de ses employés notamment les directeurs des bureaux, a-t-elle indiqué précisant que 24 000 employés en bénéficieront d'ici la fin 2018.
Mme Feraoun a affirmé par ailleurs que l'Algérie "plaide" en faveur de l'intégration d'une clause dans le droit international pour l'utilisation pacifique du réseau Internet et des technologies de l'information et de la communication et l'interdiction de son exploitation à des fins terroristes et de guerre.
La ministre a précisé dans sa réponse à une question en rapport avec le retard accusé par l'Algérie pour l'adoption de la convention de l'Union africaine (UA) sur la cybercriminalité, que "l'Algérie plaide dans le cadre de l'UA en faveur de l'interdiction de l'utilisation des technologies modernes de la communication dans des faits liés au terrorisme et à la guerre".
Elle a souligné que les pays africains doivent oeuvrer à intégrer cette clause, ajoutant que cette proposition sera soumise par l'Algérie lors de la présentation du projet de convention relative à la maîtrise du réseau Internet, au début de l'année prochaine à Adis Abeba.
L'Algérie proposera par ailleurs une clause relative à la répartition équitable des recettes récoltées par les grandes sociétés qui pratiquent le commerce électronique, affirmant que ces sociétés doivent s'acquitter d'impôts au profit des pays où elles réalisent des gains. APS