Les Américains élisent au suffrage indirect mardi leur président en départageant la démocrate, ancienne première Dame, Hillary Clinton et le républicain, homme d'affaires, Donald Trump.
Le coup d'envoi a été donné par les sept électeurs de Dixville Notch, dans les confins du nord-est des Etats-Unis, qui ont lancé symboliquement l'élection présidentielle (Ndlr: pour élire le collège électoral qui aura pour tâche d'élire à son tour le 19 décembre prochain le 45ème président des Etats unis d'Amérique) en votant dans la nuit de lundi à mardi dans les montagnes des Appalaches.
Quelques instants plus tard, et en tenant compte d'un vote par procuration, le greffier annonçait les résultats: la candidate démocrate Hillary Clinton a remporté quatre voix, son opposant républicain Donald Trump deux voix et le candidat indépendant Gary Johnson une voix.
Par ailleurs, les Américains pourront voter à partir de 06H00 sur la côte est des Etats-Unis (11H00 GMT).
Le nom du vainqueur ne devrait pas être connu avant 22H00 sur la côte est (03H00 GMT mercredi).
Sur les quelque 200 millions de votants potentiels inscrits sur les listes électorales, 42 millions ont déjà voté de façon anticipée.
Il faut savoir que l'on vote aussi mardi pour renouveler 34 des 100 sièges du Sénat à Washington, et les 435 sièges de la Chambre des représentants.
Les démocrates aspirent à reprendre le Sénat actuellement dominé, comme la Chambre, par les républicains.
Douze des 50 Etats américains élisent aussi de nouveaux gouverneurs, et des dizaines de référendums locaux, sur des questions allant de la légalisation de la marijuana à la suppression de la peine de mort sont organisés dans une trentaine d'Etats.
Des milliers d'élections locales sont aussi prévues, juges, procureurs, maires et autres élus de proximité.
Peut-être la première femme présidente
Après avoir élu le premier président de couleur, les Américains éliront-ils mardi leur première femme présidente ?
L'ancienne first lady, ancienne sénatrice, Mme Clinton, 69 ans a regagné les faveurs des sondages, après l'abandon par le FBI du projet d'enquête sur ses mails privés.
Si elle est élue, Mme Clinton entrera dans l'histoire comme étant la première femme présidente des Etats-Unis, après 44 présidents depuis George Washington en 1789.
La démocrate a fini son dernier meeting en appelant tôt mardi matin les électeurs à choisir sa vision d'une "Amérique pleine d'espérance, accueillante et généreuse", à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote.
Hillary Clinton entend diriger dans la continuité du président démocrate Barack Obama, et a appelé au rassemblement, au delà des partis, dans les dernières heures de sa campagne.
"Je veux être la présidente de tous les Américains, démocrates, républicains, indépendants", a déclaré Mme Clinton, se disant persuadée que le meilleur restait à venir pour les Etats-Unis, "si nous choisissons une Amérique généreuse, qui inclut tout le monde".
Le chef d'entreprise à la tête de la première puissance économique
Le populiste, Donald Trump, 70 ans, pense pouvoir créer la surprise en se faisant élire président de la première puissance économique.
Achevant sa campagne un peu après 01H00 (06H00 GMT), il a promis de rassembler le pays derrière des frontières sûres et de faire de "l'Amérique la priorité".
Le milliardaire new-yorkais "imprévisible" et "brouillon", qui n'a jamais occupé le moindre mandat électif, s'est présenté comme l'homme du changement contre la corruption supposée des élites, et comme la voix des oubliés, auxquels il a promis de "rendre à l'Amérique sa grandeur".
"Mon contrat avec l'électeur américain commence par un plan pour mettre fin à la corruption du gouvernement et reprendre notre pays aux groupes de pression", a-t-il répété dans ses derniers meetings, promettant aussi de faire revenir les emplois partis à l'étranger, un thème constant de sa campagne.
Longue campagne électorale émaillée d'incivilités
La plus longue campagne électorale jamais vécue aux Etats unis, a été pénible et émaillée d'incivilités que 82% des Américains regrettent se disant "dégoûtés" dans un récent sondage.
Les deux candidats n'auraient pas pu être plus différents : d'un côté Hillary Clinton, figure politique depuis 25 ans, que la moitié des Américains n'aiment pas, doutant de "son honnêteté. Mariée à l'ancien président Bill Clinton (1993-2001), elle a été tour à tour Première dame, sénatrice de New York, secrétaire d'Etat de Barack Obama. Mais sa personnalité suscite "peu d'enthousiasme".
Encore plus impopulaire (62%), Donald Trump, milliardaire ancien animateur star d'une émission de télévision, a capitalisé sur la colère et "les frustrations" d'une classe moyenne blanche inquiète d'un monde qui change.
Le parti républicain n'avait pas vu venir cette candidature "improbable" et "excessive" à laquelle personne ne croyait au départ. Trump a été répudié par une partie de ses élus, au fil des excès et scandales qui ont émaillé sa campagne.
Mais à quelques heures du scrutin, il talonnait Mme Clinton dans plusieurs Etats-clés, où se jouera le scrutin. Elle était en tête de 3,3 points dans la moyenne des derniers sondages nationaux (45,3% contre 42% pour Trump.)
La carte électorale, dans un scrutin qui se joue Etat par Etat, est beaucoup plus favorable à Mme Clinton. APS