Le bilan de l'explosion survenue, mardi, dans une mine de charbon en Turquie s'est alourdi, aujourd’hui, à 278 morts alors que le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, est vivement pris à partie par des manifestants lui reprochant de négliger la sécurité dans le secteur minier.
Les protestataires ont scandé des slogans antigouvernementaux dans le centre d'Istanbul, amenant la police à intervenir et à répondre par des tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.
Les espoirs s'amenuisaient pour retrouver vivants quelque 120 mineurs encore bloqués sous terre dans la mine située à Soma, dans la province de Manisa, à l'ouest du pays.
Sur place les secouristes s'activaient désespérément à ressortir des mineurs encore vivant du puits mais les brancards ne transportaient que des cadavres.
Le médecin responsable des secours pour l'association SAR (Search and Rescue), Erdem Bakin, met en relief les risques encourus par les sauveteurs. « On ne va pas au-delà de 100 m au fond de la mine, personne ne peut aller jusqu'au bout, c'est impossible car il y a de très grands risques d'asphyxie à cause du gaz », dit-il.
M. Erdogan, qui s'est rendu sur place à la mi-journée d’hier, a fait état d'une « enquête approfondie » sur les causes de l'accident, l'une des pires catastrophes industrielles qu'ait connue la Turquie.
787 employés se trouvaient dans les galeries souterraines au moment de l'explosion. Selon les autorités 363 mineurs ont été sauvés et d’après la compagnie gérant la mine, près de 450.
Selon les médias locaux, trois semaines auparavant, le parlement avait refusé de former une commission pour faire un état des lieux sur la sécurité des mines en Turquie. Les trois partis d'opposition ont soumis des propositions qui ont toutes été refusées par l'AKP, le parti majoritaire de la justice et du développement.