Appelant à une approche autre que « punitive », cinq prix Nobel d'économie, un ancien ministre des Etats-Unis, deux ministres Sud-Américains et une douzaine d'autres personnalités du monde politique, en particulier, affirment que « la guerre contre la drogue a échoué ».
Dans un rapport publié, hier, à Londres, ils ont estimé qu’il était temps de mettre un terme a cette guerre et à rediriger massivement les fonds vers des politiques qui ont fait preuve de leur efficacité « et qui sont validées par une analyse économique rigoureuse ».
« La poursuite d'une stratégie militarisée de guerre contre la drogue a eu des effets négatifs massifs et des dommages collatéraux », signale le document, qui détaille ces conséquences : « incarcérations massives aux Etats-Unis, politiques extrêmement répressives en Asie, vaste corruption et déstabilisation politique en Afghanistan et en Afrique de l'Ouest, immense violence en Amérique Latine, épidémie de VIH en Russie, pénurie mondiale aiguë de médicaments contre la douleur et propagation d'abus systématiques des droits de l'Homme à travers le monde ».
Depuis le début, en 2006, de la lutte contre les narcotrafics au Mexique, 80.000 personnes ont ainsi été tuées, selon les derniers chiffres officiels.
« Continuer à dépenser des fonds massifs dans des politiques punitives, généralement aux dépends des politiques de santé publique qui ont fait leurs preuves, ne peut plus se justifier », martèle encore le rapport.
Les Nations unies doivent maintenant « prendre les devants en promouvant une nouvelle stratégie de coopération internationale basée sur les principes de santé publique, la réduction des effets des marchés illicites, un accès élargi aux médicaments essentiels, la réduction des consommations problématiques, un suivi rigoureux des nouvelles lois testées et un engagement indéfectible vis-à-vis des principes des droits de l'Homme », conclut ce texte.