Le liège, l’alfa et l’arganier sont des ressources naturelles appelées à être développées. L’Algérie dispose d’un potentiel important mais mal exploité si l’on croit M. Mohamed Seghir Naouel, directeur général des forêts qui a annoncé jeudi sur les ondes de la Radio le lancement d’un programme de 9000 projets dans le cadre de la politique du développement rural qui vise, selon lui à « la réinstallation et la fixation des populations dans ces zones en voie de développement via l’agriculture et l’exploitation forestière essentiellement ».
« 14 millions d’âmes (soient 40% de la population globale) vivent en milieu rural habité d’où la nécessité du développement de ces zones qui engage la majorité des secteurs concernés dont celui de l’agriculture en priorité », a indiqué l’invité de la rédaction de la radio Chaine 3, ajoutant que cette dernière (l’agriculture, ndlr) a le plus de représentation en milieu rural à travers ses services agricoles et forestiers qui vont structurellement au-delà de la commune et crescendo avec la politique de proximité vis-à-vis des populations.
Dans ce sens, M. Naouel a indiqué qu’un important programme, lancé depuis 2010, comprend 9000 projets à coût de quatre milliards de dinars. « Ces projets visent l’amélioration des conditions de vie des populations en couvrant également d’autres secteurs comme les BTP, l’éducation, l’eau, la santé, qui interviennent aussi dans le cadre du développement rural.
A propos du développement des forêts, l’invité précisera que le secteur est condamné à se développer sachant que les villes sont saturées et la tendance offre davantage d’opportunités de développement et d’investissement en milieu rural. Ce qui, par conséquent, va augmenter la pression sur les ressources naturelles en réponse aux besoins locaux qui vont s’accentuer parallèlement à l’augmentation de la population.
Sachant ces variantes et dans le but d’atteindre entre autres objectifs de fixer les populations, les pouvoirs publics ont, selon M. Naouel, mis l’accent, dans ce programme sur l’amélioration des conditions de vie d’abord tout en atténuant la pression sur les ressources naturelles dont la forêt en est un élément essentiel préserver puis déployer.
Un retour remarquable de la population rurale
D’après ce responsable, ce déploiement ne saurait se faire sans retour des populations en exode rural. Il dira qu’un retour massif de la population est constaté et qui va en s’amplifiant vue les programme d’habitat et de développement ruraux exécutés justement à l’objet de fixer les populations via de programmes incitatifs à l’instar des travaux de réaménagement des villages, la construction des habitations décentes et des actifs qui permettent aux gens de s’y installer et de travailler.
La priorité est, selon lui, donné aux activités agricoles au profit de ces populations telles que l’arboriculture fruitière, l’élevage, la mise en valeur des terres par des concessions pour l’exploitation de petites terres par la plantation d’arbres.
Sans donner de chiffres, l’invité assure que le retour, avec la stabilité retrouvée, est de visu prometteur, voire extraordinaire.
Le liège, l’alfa et l’arganier un potentiel forestier et steppique à valoriser
« Outre le liège et l’alfa, le secteur table prioritairement sur le bois. Mais, désormais celui-ci n’est plus coupé iniquement », précisera-t-il. Il avance que le secteur offre jusqu’à 500 000 m3/an de bois industriel. Quand au liège, il déplore que les incendies répétitifs aient causé un net recul, toutefois en 2013, la barre des 70 000 quintaux a été dépassée tout se disant confiant d’atteindre les 100 000 quintaux dans un avenir proche.
Rappelons que dans les années 1960-1970, on produisait jusqu’à 200 milles quintaux. « Ce qui suggère une politique de repeuplement et de rajeunissement des subéraies (forêts de chêne-liège) frappées de vieillissement », insiste-t-il.
Pour l’alfa qui sert étroitement dans la fabrication du papier, le problème reste, de son avis, un problème de déboucher vue les trois usines productrices de la pate à papier ont fermé.
Enfin, il révèle qu’une étude est en cours pour rendre la région de Tindouf, potentiellement adéquate, une réserve de l’arganier qui est aussi une ressource naturelle qui dispose de 2000-2500 hectares de superficies seulement et bénéficie à une petite population.
« La plantation de ce type d’arbres adaptables à cet écosystème permet le développement d’une activité très lucrative dans cette région qui reste en recul par rapport à la même activité chez les voisins de l’ouest où les laboratoires de cosmétiques en profitent amplement pour l’extraction de l’huile de l’arganier porteuse de devises », a fait savoir le DG des forêts.
L’activité est appelée à être développée pour en faire de cette zone, déjà active, un potentiel et en améliorer cette activité très rentable. « Une pépinière d’arganier est déjà mise en place pour la production de plantules destinées à cet effet », conclut-il.