Le Mouvement des Non-alignés, réuni mercredi à Alger en conférence ministérielle, a plaidé pour une mondialisation équilibrée et moins spéculative qui puisse contribuer à l’institution d’un nouveau partenariat mondial plus équitable.
L’Algérie qui préside la 17ème conférence du mouvement a relevé les effets néfastes de cette mondialisation sur les pays pauvres. "La mondialisation a certes conduit à une formidable explosion des forces de production, mais elle a également ouvert la voie à la spéculation et à l’économie virtuelle", a indiqué le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans une allocution devant la 17ème Conférence ministérielle du MNA, au nom du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
M. Sellal n’a pas manqué de souligner que la mondialisation "a rejeté dans la marge les plus faibles et les plus démunis (à) accentuant leur désarroi", appelant à ce titre à l’avènement d’une gouvernance mondiale afin de permettre aux pays en développement de prendre part au processus de prise de décision.
M. Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, a déclaré de son côté que le Mouvement des Non-alignés est appelé à poursuivre ses efforts pour faire en sorte que "la mondialisation soit équilibrée dans son articulation et ses effets, à l’abri des tentations hégémoniques ou des réflexes réducteurs". "La globalisation ne saurait être vécue, dès lors, comme une source de bienfaits substantiels pour les seuls pays industrialisés (à) et comme une autre fatalité de l’histoire pour les pays en développement", a-t-il enchainé.
M. Lamamra a rappelé à ce propos "les fruits amers" de politiques d’ajustement structurels imposés de l’extérieur aux pays en développement. La revendication d’un nouvel ordre économique mondial doit rester une exigence pour les non-alignés, qui doivent dans ce sens contribuer au nouveau partenariat mondial pour le développement à l’horizon 2030.
Le président Bolivien, Evo Morales, qui préside le groupe 77, a de son côté appelé à la réduction de l’écart entre les riches et les pauvres, soulignant qu’une coopération entre le G77 et le Mouvement des pays non alignés est à même d’améliorer les conditions socio-économique des populations.
M. Morales, dont le pays accueillera la mi-juin le prochain sommet du G77 a dénoncé les tentatives visant à empêcher les pays en développement d’exercer leur souveraineté sur leur richesses, citant le cas du Venezuela. Ce dernier, dira-t-il, est sanctionné pour sa politique de patriotisme économique.