La définition d’un nouveau cadre de développement post 2015 devrait s’appuyer sur les enseignements tirés de l’expérience des quinze dernières années, a souligné lundi à Alger, la présidente de l’Union des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires d’Afrique (UCESA), Mme Aminata Tall.
L’élaboration de cette définition devrait également "tenir compte de la nature changeante de la pauvreté et des défis futurs", a relevé Mme Tall, lors du symposium international sur le thème "Développement humain et société du bien-être à l'aune de l'agenda post-2015".
Elle indiqué, à cet égard, que la lutte contre la pauvreté "continue d’être l’un des défis majeurs du continent africain, qui malgré de bonnes performances économiques, peine à obtenir des résultats similaires au niveau du bien-être de sa population".
Parmi les causes, elle a cité, entre autres, la faible croissance qui résulte notamment de la prépondérance du secteur informel peu productif et l’impact relativement limité des politiques publiques sur la croissance économique.
"Quoi qu’il en soit, a-t-elle dit, les progrès dans la lutte contre la pauvreté sont bien réels et imputables à l’adoption et la mise en œuvre d’un ensemble de stratégies, de filets sociaux déployés afin de venir en aide aux groupes vulnérables".
Cependant, la question de la réconciliation entre les évaluations macro-économiques et leur perception par le grand public se pose toujours dans les pays africains, a ajouté la présidente de l’UCESA.
Face aux "résultats mitigés" enregistrés dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dans certains pays africains et les "limites constatées" dans la mesure des performances des politiques publiques sur le fléau de la pauvreté, "un processus de définition des objectifs universels, englobant les dimensions sociale, environnementale, économique, sécuritaire et de gouvernance, devrait permettre d’élaborer un agenda post 2015", a-t-elle soutenu.
Elle a ajouté qu’"une réorientation est nécessaire afin de ne pas commettre les mêmes erreurs à savoir, un manque de cohérence dans les politiques et un manque d’adaptation au contexte local".
Mme Tall a fait part, dans le même cadre, des spécificités chaque pays, estimant nécessaire "face aux résistances, une démarche participative et inclusive, permettant aux populations de trouver des solutions appropriées par elles-mêmes, permettant d’impulser le changement depuis la base, plutôt que de trouver l’adhésion des populations à des concepts qui ne sont pas suffisamment sensibles à leur situation".
Pour Mme Tall, l’Agenda Post-2015 "devrait davantage tenir compte du contexte et impliquer les pays ciblés par ces objectifs, ainsi que leur société civile, tout particulièrement les conseils économiques et sociaux, afin qu’ils participent activement et de près à la définition des voies et moyens les mieux indiqués pour atteindre le développement, mais surtout afin qu’ils puissent s’approprier ces objectifs".