Le ministre de l'Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb a affirmé, lundi à Alger, que l'Algérie s'est engagée dans un "ambitieux" programme de reconstruction de sa base industrielle, mobilisant près de 8 milliards d'euros pour les entreprises du secteur public après des années de désinvestissement.
"Près de 8 milliards d'euros sont ainsi mobilisés pour la modernisation de l'outil de production des entreprises, le lancement de nouveaux projets et la mise à niveau des ressources humaines des entreprises", a-t-il déclaré à l'ouverture d'une rencontre regroupant les entreprises algériennes et françaises, organisée à l'occasion de la visite en Algérie du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Selon le ministre, les entreprises publiques sont, aujourd'hui, totalement assainies et leurs programmes d'investissement sont élaborés.
M. Bouchouareb a confirmé, à ce titre, la disponibilité de son secteur à organiser des actions de communication autour de ces projets en vue de les diffuser auprès de la communauté des opérateurs français.
Rappelant les énormes potentialités qui existent entre les deux pays et les avancées qui ont été réalisées, le ministre de l'Industrie et des mines s'est en outre attardé sur les perspectives de développement du partenariat entre les deux pays relevant "qu'aucune initiative visant le partenariat ne doit être sous estimée".
Il a insisté sur la nécessité de faire aboutir ces partenariats afin "qu'ils mènent à réaliser des projets concrets, au bénéfice de toutes les parties et qu'ils intègrent la maîtrise des technologies de production des équipements, les transferts de savoir faire et d'expertise, la formation et la recherche développement".
Reconnaissant l'existence de faiblesses dans l'édifice réglementaire régissant l'investissement en Algérie, il a néanmoins affirmé que le gouvernement essaye d'apporter les réponses qui sont au plus près des attentes des investisseurs.
Interrogé sur un prétendu blocage des projets d'investissement du groupe Cévital en Algérie, le ministre a exprimé son ras-le-bol de "ce procédé de victimisation", affirmant que si ce groupe est, aujourd'hui, particulièrement performant, c'est par ce qu'il "a eu toutes les aides" de l'Etat.
Dans cet ordre d'idées, il a également indiqué que dans l'attente de la refonte totale du code des investissements, des mesures seront prises visant l'amélioration du climat des affaires et la simplification de l'acte de création d'entreprise.
De son côté, M. Fabius a souligné la volonté de son pays d'intensifier le dialogue politique et économique avec l'Algérie et de promouvoir la coopération économique en explorant de nouvelles potentialités.
Le Chef de la diplomatie française a plaidé pour "un partenariat d'exception" entre les deux pays, mettant l'accent sur la volonté de la France d'élargir la coopération économique à de nouveaux domaines, notamment celui de l'industrie pharmaceutique, le bâtiment, le tourisme et l'agro-alimentaire.
Selon M. Fabius, la France considère l'Algérie "un partenaire d'égal à égal", appelant les opérateurs économiques des deux pays à aller ensemble vers des marchés tiers.