Un pancréas bio-artificiel pourrait rendre espoir aux diabétiques

Ph.DR

Disque ultrafin en polymère, à peine plus grand qu'un CD, le pancréas bio-artificiel mis au point par des chercheurs Français, pourrait changer la vie de millions de diabétiques insulinodépendants.

Avec ce dispositif implanté dans l’abdomen, les patients ne seraient plus obligés de s'injecter de l'insuline: l'hormone serait fabriquée naturellement par des cellules de pancréas obtenues par génie génétique ou à partir de cellules souches.

Ce projet, dont l'application à grande échelle n'est pas envisageable avant 2020, « suscite beaucoup d'espoirs et d'attente » pour les 25 millions de diabétiques de type 1 à travers le monde, déclare Séverine Sigrist, de la start-up Defymed travaillant sur ce prototype.

L'idée du pancréas bio-artificiel est née dans le prolongement des greffes de cellules pancréatiques, destinées à suppléer le pancréas défaillant des patients pour permettre à leur organisme de fabriquer à nouveau de l'insuline, et de réguler ainsi leur taux de sucre dans le sang.

L'idée a consisté à concevoir une sorte de petite boîte dans laquelle sont placées des cellules pancréatiques, pour les mettre à l'abri des attaques du système immunitaire », explique cette chercheuse.

Le défi a donc été de concevoir une membrane semi-perméable permettant cette protection qui laissent passer l'insuline, mais aussi les sucres, afin que les cellules pancréatiques « sachent » quelle quantité d'insuline produire.

Le disque en polymère, implanté lors d'une courte intervention chirurgicale, doit être remplacé tous les 4 à 6 ans. A l'intérieur, les cellules pancréatiques seront renouvelées, via une injection sous-cutanée, tous les 6 à 12 mois, une fréquence sans commune mesure avec les contraintes auxquelles sont aujourd'hui soumis les diabétiques, qui doivent s'injecter de l'insuline plusieurs fois par jour.

Après des tests sur des animaux, une expérimentation sur 16 patients  volontaires va démarrer, fin 2015 ou début 2016, à Montpellier et à Oxford (Royaume-Uni). De premiers résultats devraient être disponibles fin 2017.

Si elle aboutissait, cette piste thérapeutique permettrait de libérer les diabétiques du « fardeau » quotidien que constitue le traitement à l'insuline, souligne le Dr Michel Pinget, responsable du Centre européen d'étude du diabète (CEED) qui pilote le projet.

En outre, « si le traitement actuel est performant, à long terme la maladie peut entraîner des complications pour le cœur et le cerveau. Le but est aussi de supprimer cet inconvénient », explique le diabétologue.

 

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