Le Caire accueille ce samedi une délégation palestinienne, incluant le mouvement Hamas, pour des discussions avec des responsables égyptiens sur un cessez-le feu dans la bande de Ghaza, ravagée par 26 jours d'agressions israéliennes qui ont fait plus de 1.600 morts palestiniens.
L'Egypte a invité l'Autorité palestinienne et l'occupant israélien à envoyer des délégations au Caire pour des négociations après l'acceptation par les deux parties d'une trêve humanitaire de 72 heures dans la bande de Ghaza.
Malgré l'échec vendredi de cette trêve, Le Caire a assuré avoir maintenu son invitation aux délégations palestinienne et israélienne pour des négociations en vue d'un cessez-le-feu dans l'enclave palestinienne soumise à un strict blocus israélien depuis 2006.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a assuré vendredi qu'une délégation composée de membres de son mouvement, le Fatah, mais aussi du Hamas et du Jihad islamique se rendrait, "quelles que soient les circonstances", en Egypte samedi pour discuter "des prochaines étapes" pour tenter de mettre fin aux agressions israéliennes qui ont tué plus de 1.600 Palestiniens depuis leur déclenchement le 8 juillet dernier.
Ezzat al-Rishq, membre de la direction politique du Hamas siégeant à Doha, a affirmé que des négociations approfondies étaient nécessaires en ce qui concerne le blocus de la bande de Ghaza par Israël.
Côté israélien, les Israéliens ne devraient eux pas décider avant samedi soir s'ils reprennent des négociations, a indiqué à l'AFP un responsable.
Le plan égyptien, une "réelle chance", selon Sissi
Peu avant le début des discussions au Caire, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a estimé que le plan égyptien représentait une "réelle chance" pour mettre fin au bain de sang à Ghaza.
M. Sissi, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre italien Matteo Renzi, a souligné que "le temps pressait".
L'Egypte avait présenté, quelques jours après le début de l'offensive israélienne, une initiative qui prévoyait un cessez-le-feu puis des négociations indirectes. Elle a été acceptée par Israël, mais rejetée par le Hamas qui exigeait au préalable la levée du blocus en place depuis 2006, l'ouverture de la frontière avec l'Egypte et la libération par l'occupant israélien de prisonniers.
L'hécatombe continue à Ghaza
En attendant les résultats des discussions prévues ce samedi dans la capitale égyptienne, la bande de Ghaza continue d'être le théâtre des bombardements israéliens. Samedi matin, l'aviation israélienne bombardait la ville de Ghaza et ses alentours tandis qu'une mosquée a été détruite à Jabalia (nord), et des maisons réduites en ruines en bordure de la plage de Ghaza, selon des médias.
Depuis l'échec du cessez-le-feu vendredi, au moins 107 Palestiniens ont été tués près de Rafah sous les bombes israéliennes dans l'un des territoires les plus densément peuplés au monde, ravagé et asphyxié, selon les secours locaux. Trente-cinq sont mortes depuis minuit.
Quinze des victimes, dont cinq enfants de 3 à 12 ans, appartenaient à la même famille, a précisé le chef des secours Achraf al-Qodra.
En 26 jours, les agressions sionistes ont coûté la vie à environ 1.650 Palestiniens, très majoritairement des civils, et blessé plus de 8.000 autres, selon un dernier bilan officiel. Plus de 245 enfants figurent parmi les martyrs, d'après l'Unicef.
Par ailleurs, la situation explosive à Ghaza continue de susciter la préoccupation de la communauté internationale. En Amérique latine, plusieurs pays ont condamné l'agression israélienne contre les Ghazaouis et ont affirmé leur soutien absolu aux Palestiniens.
"Je ne me souviens pas d'une situation similaire où tous (les pays de la région) aient réagi pratiquement comme un bloc", souligne Reginaldo Nasser, du département de Politique de l'Université pontificale de Sao Paulo, au Brésil.
"Tous les pays de cette région ont offert un soutien inédit et quasiment unanime aux Palestiniens", Israël a été déclaré "Etat terroriste", et tous les gouvernements ont rappelé leurs ambassadeurs, d'après la même source qui a ajouté que ces mêmes Etats ont demandé "un cessez-le-feu" et la reprise des négociations entre les parties en conflit.