La création d’associations à caractère religieux sera réorganisée à la faveur de la promulgation prochainement d’un décret présidentiel, a annoncé mardi le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa sur les ondes de la Radio algérienne Chaine 3.
"Il s’agit d’un décret présidentiel qui va réorganiser la création d’associations à caractère religieux, ce qui permettra de prendre en charge l’activité religieuse dans et en dehors des mosquées, mais aussi dans les lieux de culte autres que musulmans", a indiqué M. Aissa qui s’exprimait dans l’émission "L’invité de la rédaction" de la Chaîne3 de la radio nationale.
Il a expliqué que l’activité religieuse va être "régulée et encadrée par les lois de la République, la rigueur de l’administration et la bienveillance des imams", précisant que l’objectif consiste à "sécuriser et immuniser l’Algérie dans sa pratique religieuse" (contre les courants extrémistes).
Dans ce sens, le ministre a assuré que l’Algérie est "immunisée de la contagion d’utiliser et d’instrumentaliser la religion à des fins politiques", citant à ce propos les effets de ce qui est appelé, a-t-il dit "le printemps arabe".
Contrecarrer l’infiltration des courants islamistes extrémistes étrangers en Algérie
A une question sur les courants islamistes et extrémistes étrangers qui tentent de s’infiltrer en Algérie à travers les campus universitaires, M. Aissa a indiqué qu’il y a une "étroite collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour contrecarrer ces sectes".
"Ce sont des sectes greffées des déviations de pratiques des religions musulmane et autre que musulmane comme l’ahmadisme, le takfirisme, bahaisme, chiismes, a-t-il dit, ajoutant qu’il y a aussi "l’infiltration chrétienne-sioniste qui essaye de prendre place en Algérie".
"Ce sont des courants qui ont profité des perturbations intervenues dans le monde arabo-musulman via ce qui est appelé le Printemps arabe pour conforter leur place en Algérie et tenter de déstabiliser le pays".
"L’Algérie a pu, par le cautionnement des imams et des mosquées, défendre son référent religieux national", a-t-il ajouté précisant que le rite malékite, pratiqué en Algérie, demeure un référent "ouvert et modéré" qui accepte l’ibadisme, le hanafisme et même le hanbalisme.
"C’est un référant qui a immunisé l’Algérie et renforcé les rangs des Algériens", s’est-il félicité.
Dans ce sillage, M. Aissa a fait savoir les imams ont été "interpellés pour que les mosquées soient des centres d’écoute pour les jeunes, lesquels sont exposés à l’enrôlement aux abords des mosquées", soulignant que "cet enrôlement vers des mouvances armées et extrémistes internationales n’engagent pas beaucoup d’Algériens qui sont de plus en plus conscients, suite à ce qui a été vécu par le pays dans les années 1990".
"Nous sommes très vigilants et nous défendons la sécurité intellectuelle via les mosquées. Nous conjuguons nos efforts avec les institutions de l’Etat, ce qui a fait de l’Algérie une île immunisée contre les tentations de destruction et de déstabilisation", a-t-il affirmé.
Le ministre a en outre indiqué que les autorités algériennes détiennent des possèdent toutes les données sur "tous ceux qui ont choisi des doctrines extrémistes" comme le chiisme.
Interrogé sur la pratique des autres cultes en Algérie, M. Aissa qui est également président de la commission nationale de la gestion des cultes autres que musulmans, a rappelé que le président de la République Abdelaziz Bouteflika avait déjà insisté sur une Algérie "multiple et plurielle".
Il a fait observer que "le chef de l’Etat s’est inscrit dans la démarche du FLN qui avait fait appel aux Algériens juifs pour qu’ils regagnent leur Algérie et ne cautionnent pas le colonisateur" durant la Révolution du 1er novembre 1954.
L’Algérie garantit la liberté de conscience
"C’est un comportement religieux, nationaliste et patriotique qui s’inscrit dans les lois de la République, la Constitution stipulant que l’islam est la religion de l’Etat qui garantit la liberté de conscience", a-t-il ajouté.
S’agissant par ailleurs, des lieux de culte qui font office de bibliothèques municipales ou autres, il a indiqué qu’il ne s’agit pas d’un détournement et que cet usage bénéficie du "consentement de l’Archevêché d’Alger".
Interrogé sur les lieux de culte d’obédience judaïque qui sont fermés en Algérie, le ministre a précisé qu’"aucune demande d’ouverture n’a été engagée".
"Si la demande nous est formulée dans ce sens, nous la soumettrons en fonction des lois de la République et conformément au décret 02-06 qui exige que la présence d’une entité autre que musulmane soit claire, déclarée et enregistrée et que la demande soit rationnelle", a expliqué.
"Le nombre de cette entité (juive) en Algérie est très minime et l’ouverture d’une synagogue relève de l’obsolète, selon ce que j’ai compris via des correspondances émanant d’autorités religieuses internationales", a-t-il dit.