Le processus de l'abandon de la peine de mort dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) « doit s'accomplir », ont soutenu, ce mardi à Alger, des experts et représentants d'organisations internationales.
Réunis lors d'un séminaire organisé à l'initiative du Haut commissariat des Nations unies aux Droits de l'homme (HCNUDH) et la Commission nationale consultative de promotion et de protection des Droits de l'homme (CNCPPDH), les participants ont plaidé en faveur de l'abandon de la peine capitale dans la région MENA, estimant que cette peine est « incompatible » avec les droits Humains.
« Le droit à la vie est sacré », a souligné dans ce sens la représentante du HCNUDH, Mona Rishmawi, dans son allocution à l'ouverture de ce séminaire, estimant que « l'abolition de la peine de mort est une position très soutenue dans toutes les régions du monde, y compris dans le monde arabe ».
« Le nombre des pays arabes qui ont abandonné la peine de mort est en croissance », citant, à ce titre, l'exemple de l'Algérie, la Jordanie, le Liban, la Mauritanie, le Maroc, le Qatar, la Palestine et la Tunisie.
Pour sa part, la coordinatrice résidente des Nations unies en Algérie, Cristina Amaral, a souligné la nécessité de faire valoir « avec fermeté » que la peine de mort « est injuste et incompatible avec les droits humains fondamentaux ».
« Beaucoup de dirigeants ont reconnu le risque permanant d'exécuter des innocents ainsi que le risque d'utiliser cette peine comme outil de répression politique », a-t-elle expliqué.
Mme. Amaral a ainsi rappelé que l'Algérie, « a vraiment un rôle historique dans cette question de l'abolition de la peine capitale dans la région MENA ».
Pour sa part, l'ancien ministre délégué aux Droits de l'homme, Ali Haroun, a considéré que la peine de mort était la « résultante de décisions d'hommes qui n'ont pas le droit d'ôter la vie à des personnes ».
« J'estime qu'il y a une seule justice absolue, c'est celle de Dieu, car celle des hommes demeure toujours faible », a-t-il argué.
Dans le même sens, le président du Conseil national égyptien pour le droit de l’Homme, Mohamed Al-Fayek, a estimé que « la religion musulmane ne représente pas un obstacle à l'abolition de la peine de mort ».