Sous la présidence de Georges Bush, la CIA a soumis des dizaines de détenus soupçonnés, à tort ou à raison d’être affiliés à la nébuleuse Al-Qaïda, à des interrogatoires violents après le 11-Septembre, tout en mentant au grand public, a révélé, hier, un rapport du Sénat Américain.
Les sénateurs démocrates de la commission du Renseignement ont fait état dans ce rapport d’un programme secret de la CIA pour capturer et interroger, hors cadre judiciaire, des hommes suspectés de liens avec Al-Qaïda.
La commission accuse cette agence du renseignement d'avoir soumis 39 détenus à des techniques d'interrogatoire poussées. Le rapport indique que les détenus ont été attachés pendant des jours dans le noir, projetés contre les murs, plongés dans des bains glacés, privés de sommeil pendant une semaine, frappés et psychologiquement harcelés.
Un détenu a été menacé d'une perceuse et au moins cinq autres ont subi des « réhydratations rectales » forcées et, dans un cas, de la nourriture leur a été administrée par voie rectale parce qu’ils refusaient de s’alimenter.
Khaled Cheikh Mohammed, cerveau présumé du 11-Septembre, ingérait et inspirait tellement d'eau pendant ses séances de torture qu'il a fini quasiment noyé a déclaré son avocat.
Un détenu a été enchaîné au plafond. Portant une couche-culotte, il a été contraint de faire ses besoins sur lui, peut-on lire à la page 40 du rapport de la commission sénatoriale du renseignement.
Au total, 119 personnes ont été capturées et emprisonnées dans des sites dits « noirs », dans certains pays jamais identifiés, incluant vraisemblablement la Thaïlande, l'Afghanistan, la Roumanie, la Pologne et la Lituanie.