Aucune distinction entre les diplômes du système LMD et ceux de l'ancien régime de l'enseignement supérieur « ne sera tolérée », a souligné le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans une note adressée aux membres du gouvernement, au directeur général de la Fonction publique et aux walis.
« Il m'a été donné de constater que certains secteurs entretiennent toujours une ambiguïté en ce qui concerne l'équivalence entre les diplômes obtenus dans le cadre de régime LMD, et ceux délivrés dans le cadre de l'ancien régime d'enseignement supérieur, entravant ainsi le recrutement des titulaires desdits diplômes », a relevé M. Sellal dans cette note rendue publique ce mercredi.
Il a noté que « cet état de fait créé une situation d'instabilité dans les universités et alimente des inquiétudes chez nos jeunes diplômés, qui font face à des difficultés pour faire valoir leurs diplômes, délivrés dans le cadre du nouveau système, sur le marché du travail ».
Le premier ministre a ajouté que « paradoxalement, certains secteurs dégagent annuellement un nombre important de reliquats de postes budgétaires, qu'ils n'arrivent pas à pourvoir ».
« Cependant, la mise en place du régime d'enseignement LMD a donné lieu à une démultiplication de filières et spécialités, et a engendré des difficultés dans l'établissement des concordances entre ces nouvelles spécialités et celles prévues par les statuts particuliers », a poursuivi le Premier ministre.
Il a rappelé, dans ce cadre, que « la loi 99-05, modifiée et complétée en 2008, a consacré depuis dix (10) ans le système LMD comme le nouveau modèle d'enseignement supérieur en Algérie, et a procédé à sa généralisation depuis cinq (5) ans ».
Au sujet de l'équivalence entre les diplômes LMD et les diplômes obtenus dans le cadre de l'ancien régime d'enseignement supérieur, M. Sellal a rappelé qu'un décret présidentiel a établi de « manière claire » et « sans équivoque » l'équivalence entre les diplômés du régime LMD et ceux de l'ancien système pour l'accès aux différents emplois publics.
Il a précisé, à cet égard, que « ces équivalence sont d'ailleurs, consacrées par les statuts particuliers des fonctionnaires des différents départements ministériels, pour le recrutement dans les grades et emplois publics ».
« A ce titre, aucune distinction entre les diplômes précités ne sera tolérée, au motif qu'ils relèvent du nouveau ou de l'ancien régime ou de la différence de la durée des études, tant pour le recrutement que pour la promotion », a insisté le Premier ministre.
« Afin de remédier à la situation qui prévaut actuellement, et permettre à ce potentiel humain formé dans nos universités de participer pleinement au développement économique et social de notre pays, les membres du gouvernement sont instruits à l'effet d'inviter l'ensemble des structures sous leur tutelle y compris celles relevant de la sphère économique, à adapter leur politique de recrutement avec la nomenclature des diplômes du régime LMD », a-t-il affirmé.
M. Sellal a expliqué, dans ce sens, que les membres du gouvernement, notamment le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et la ministre de l'Education nationale, sont invités à l'effet d'élaborer, dans les « meilleurs délais », les projets d'arrêtés conjoints avec la Direction générale de la fonction publique et de la réforme administrative, en vue d'actualiser la liste des spécialités en question, conformément à la nomenclature des filières et spécialités arrêtées par le ministère de l'Enseignement supérieur.
« Enfin, et en vue de dissiper toute ambiguïté susceptible de constituer une source d'instabilité dans nos universités, je charge le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en relation avec le ministre de la Communication et l'ensemble des ministres concernés, à l'effet de multiplier les actions de communication afin d'assurer une large médiatisation des dispositions déjà mises en œuvre par le gouvernement pour le règlement définitif de cette question », a conclu le Premier ministre.