Plus de 51 millions de personnes ont été déplacées de force à travers le monde, a annoncé mardi le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, déplorant l'impuissance de la communauté internationale "à empêcher et à régler les conflits". Sans surprise, la Syrie arrive en tête du classement avec plus de 3 millions de réfugiés.
"Une méga-crise, la méga-crise qui sévit en Syrie et en Irak ainsi que les nouvelles et les anciennes crises qui n'en finissent pas ont créé le plus grave problème de déplacement de populations depuis la Seconde guerre mondiale", a noté M. Guterres lors de la réunion annuelle des ambassadeurs turcs à Ankara.
Quelque 51,2 millions de personnes ont été déplacées de force à travers le monde, a-t-il déploré, signalant un record jamais enregistré depuis la Seconde Guerre mondiale.
"Tout cela montre que la communauté internationale a largement perdu sa capacité à empêcher et à régler les conflits", a insisté M. Guterres.
"Nous vivons dans un monde où l'imprévisibilité et l'impunité sont devenues les règles du jeu. Un monde où il n'y a plus de direction efficace, un monde où les conflit se multiplient et où les anciennes crises restent latentes, ce qui a des conséquences dramatiques en termes humanitaires", a poursuivi le responsable onusien.
Les Syriens en tête du classement
Les Syriens constituent la plus importante population de réfugiés au monde avec plus de 3 millions de personnes ayant fui la guerre. Avec la poursuite du conflit, ce chiffre pourrait même atteindre les 4,27 millions dans les pays voisins d'ici décembre, a indiqué le HCR.
"En l'absence de perspective de solution politique et de terme à la confrontation armée, le nombre de personnes touchées par le conflit interne en République arabe syrienne va certainement augmenter en 2015", estime l’instance onusienne.
Derrière la Syrie, dans le classement établi par le HCR, viennent l'Afghanistan (2,7 millions de réfugiés), la Somalie (1,1 million), le Soudan (670.000), le Soudan du Sud (509.000), la République démocratique du Congo (493.000), la Birmanie (480.000) et l'Irak (426.000).
Les Palestiniens, dont le nombre de réfugiés est estimé à 5 millions, ne sont pas comptabilisés car ils ne dépendent pas du HCR mais de son organisation sœur, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Conséquence de la crise syrienne, selon le rapport, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sont désormais les régions accueillant le plus grand nombre de réfugiés, devant la région Asie-Pacifique qui abritait la plus importante population réfugiée en 2013.
Avec 1,6 million de réfugiés afghans accueillis sur son territoire, le Pakistan est le premier pays d'accueil, devant le Liban (1,1 million), l'Iran (982.000), la Turquie (824.400), la Jordanie (737.000), l'Éthiopie (588.000), le Kenya (537.000) et le Tchad (455.000), indique le rapport.