Les relations économiques algéro-sénégalaises sont appelées à se conforter afin de permettre aux deux pays de développer un partenariat gagnant-gagnant et un échange global plus soutenu, a souligné mercredi à Alger le président du Sénégal, Macky Sall, dans une interview accordée à la Télévision algérienne.
"Le Sénégal et l'Algérie partagent des valeurs africaines, des valeurs de religion communes et des convictions dans le cadre de l'Union africaine.
Il est normal de conforter nos relations de façon à leur donner un contenu économique commercial et d'échange global plus soutenu", a indiqué M. Sall, qui effectue une visite officielle en Algérie.
Il a affirmé que le cadre de la coopération entre les deux pays "doit être repensé et s'ouvrir aux secteurs publics et privés algériens pour pouvoir investir au Sénégal", notamment, dans le cadre des projets de développement socioéconomique inscrits dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE), a-t-il fait savoir.
Le président sénégalais a également insisté sur la tenue d'une réunion de la grande commission mixte algéro-sénégalaises qui, a-t-il rappelé, "ne s'est pas réunie depuis dix huit ans".
Il a, en outre, indiqué qu'en sa qualité de président du comité d'orientation du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), conçu par des dirigeants africains dont le président Abdelaziz Bouteflika, sa visite en Algérie représente, également, l'occasion pour rendre hommage au président Bouteflika et écouter ses conseils et orientations.
Concernant la crise malienne, M. Sall a tenu à rappeler que "le Sénégal est lié avec le Mali par l'histoire, la géographie et la proximité" avant d'indiquer que son pays a "non seulement un devoir de solidarité avec le Mali mais il s'agit aussi de (sa) propre sécurité".
A ce propos, il a indiqué que "le Sénégal a fait partie des premiers pays qui ont envoyé immédiatement des soldats dans le cadre de la force africaine Misma, quand la situation a empiré au Mali", avant que le dossier malien ne soit pris en charge par l'Organisation des Nations unies (Onu) et la transformation de la Misma en Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali).
Il a appelé aussi à revoir le mandat de la Minusma à la lumière des enjeux et du développement de la situation au Mali et au Sahel, saluant l'action de l'Onu et de l'ensemble des acteurs, dont l'Algérie, qui oeuvrent à rétablir la paix et la sécurité au Mali.
"Nous saluons l'action de l'Onu depuis qu'elle a pris en charge le dossier malien et les acteurs qui interviennent pour régler ce conflit (...) Je salue aussi le dialogue intermalien qui se tient à Alger avec des principes partagés sur le respect de la souveraineté et de l'intégrité du territoire malien", a indiqué le président Sénégalais.
A une question sur la symbolique de son déplacement, dans le cadre de sa visite en Algérie, à Aïn Madhi (Laghouat) qui abrite le siège du califat général de la confrérie Tidjania, M. Sall a indiqué que ceci représentait "une dimension spirituelle importante de (sa) visite qui vient s'ajouter à la dimension institutionnelle politique et économique".
Il a ajouté que la confrérie Tidjania est "très importante au Sénégal et qu'elle est connue pour sa particularité de prôner le vrai islam que nous connaissons tous, cet islam modéré et tolérant".