L’ancien ministre des ressources en eau et ex PDG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, a estimé, jeudi matin, lors de l’émission l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, que la baisse des cours pétroliers va s'installer dans la durée.
D’ores et déjà, dit-il, « l’idée de voir le prix du brut remonter à plus de 100 dollars est à oublier ». Pour lui, cette baisse concernant également le gaz va durer. Il déclare espérer que son niveau ne va pas stagner au dessous de 50 dollars.
Par rapport au dernier choc pétrolier, durant lequel l’Algérie ne possédait pas de matelas financier et était criblée de dette, « la situation, déclare-t-il, est complètement différente, le pays comptant, aujourd’hui, près de 40 millions d’âmes».
Rappelant qu’il avait anticipé une baisse de la rente pétrolière à partir de 2019, M. Attar confirme ses propos. Pour lui, la sécurité énergétique du pays « passe par le recours à toutes les formes d’énergie » y compris celle du gaz et du pétrole de schiste, « dont tout le monde a fait son cheval de bataille et pour la maitrise d’exploitation duquel nous avons un énorme retard ».
De ce qui se dit, ici et là, sur l’exploitation de cette ressource, l’invité affirme qu’il y a beaucoup d’ « intox ». « La société, reconnait-il, a raison de s’inquiéter « mais on ne peut comparer l’environnement Algérien avec celui des USA ou de la Pologne « où l’on a observé des nuisances » dues à l’exploitation de ce type d’énergie. Il admet toutefois que des risques existent.
Des dispositifs législatifs destinées à encadrer l’exploration et l’exploitation des gaz et pétrole de schiste, l’intervenant signale que ceux-ci ont toujours mis en avant le souci de protéger les ressources aquifères.
Soulignant le fait que les réserves de gaz et de pétrole dont dispose le pays sont « insuffisantes », l’ancien DG de Sonatrach relève qu’au titre ou se développe la consommation interne d’énergie « la rente que nous tirons des hydrocarbures va baisser à partir de 2019 « entrainant dans son sillage des problèmes pour notre sécurité énergétique ».
D’après lui, ce n’est pas le recours aux seules énergies renouvelables qui vont contribuer à assurer cette sécurité mais bien les ressources fossiles « dont le gaz de schiste, affirme-t-il, fait partie ».
M. Attar insiste sur la nécessité de mener une politique de tous les types d’énergie (fossile et renouvelable) « d’autant, déclare-t-il, qu’il faudrait non pas 5 ans, comme il se dit actuellement, mais des années pour développer une économie hors hydrocarbures ».