Le dialogue intermalien regroupant depuis juillet 2014 en Algérie les mouvements politico-militaires de la région nord du Maliet le gouvernement malien a été couronnée jeudi par la signature d'une Déclaration qualifiée d'avancée" en terme de mesures de confiance pour impulser les pourparlers qui se trouvent à leur 5ème round.
La "Déclaration des parties au processus dئAlger" a pour objectif de "porter au climat dئensemble une nouvelle avancée en terme de confiance et de consolidation du cessez-le-feu sur le terrain", a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a présidé la cérémonie de signature conjointement avec le chef de la Minusma, Hamdi Mongi. Au bout dئintenses efforts dئune médiation internationale conduite par
l'Algérie, qui avait accepté de jouer ce rôle déterminant depuis la phase initiale du dialogue, l'Etat malien et les mouvements du nord, grâce à ce nouvel engagement réaffirment leur adhésion au dialogue inclusif lancé, il y a près de neuf mois, pour le retour de la paix et de la stabilité dans le nord du Mali sur fond de plein respect de lئintégrité territoriale et de lئunité nationale de ce pays.
Le nouveau document appelle les parties maliennes à "observer une cessation immédiate de toutes formes de violence, et sئabstenir de tout acte ou propos provocateur", mettant, ainsi, en place de nouvelle bases aux efforts pour une réconciliation véritable entre les Maliens, dئune paix, dئune sécurité et d'une stabilité durables dans le pays.
La Déclaration signée à Alger, principale destination vers laquelle convergent les parties au dialogue, tout en exprimant "soutien et reconnaissance" à la médiation dont l'Algérie est le chef de file, insiste sur le respect des "engagements contractés" auparavant notamment l'accord de cessez-le-feu signé en mai 2014 et ses modalités de mise en oeuvre.
Les parties maliennes appelées à poursuivre "la mise en oeuvre des mesures de confiance, notamment la libération des personnes détenues" réaffirment leur
engagement pour la paix et la stabilité.
Ainsi, cette Déclaration est à même de donner un nouveau souffle au dialogue intermalien dont les parties sont également liées par les dispositions de l'accord préliminaire d'Ouagadougou relatif aux mesures de confiance et quatre principaux documents. Il s'agit de la plateforme préliminaire et la Déclaration d'Alger, relatives respectivement au "plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale" du Mali et à "la volonté d'oeuvrer à la consolidation de la dynamique d'apaisement ainsi qu'à l'engagement dans le dialogue intermalien inclusif".
Les deux documents avaient été suivis par lئadoption d'"une feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger" et un document relatif à "la cessation des hostilités."
Cet acquis avait favorisé l'instauration dئun cadre de négociation empreint de "confiance nécessaire à un règlement définitif du conflit dans les régions nord du Mali ayant été sous l'emprise de velléités séparatistes, d'une part et de menace terroriste, d'autre part.
La nouvelle Déclaration des parties au processus d'Alger, qui est "exutoire" dès sa signature, oeuvre pour l'aboutissement, le plus rapidement, à un accord global de paix et de réconciliation pour lequel un projet a été remis aux parties par la médiation le mois de novembre dernier", a indiqué M. Lamamra.
Outre les représentants du gouvernement du Mali, six mouvements politico-militaires du nord ont pris part aux pourparlers de paix au Mali, à savoir, le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la
Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident).
L'équipe de médiation dont l'Algérie est le chef de file comprenait la Communauté économique des Etats de lئAfrique de lئOuest(CEDEAO), l'Union africaine (UA), les Nations unies, l'Union européenne (UE) et l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.