L'Algérie plaide pour une solidarité "proactive" et "multiforme" afin d'éradiquer le virus Ebola, avec la nécessité d'une mise en place d'un "plan de redressement" post Ebola pour parer à toute crise similaire à l'avenir, a indiqué mardi à Bruxelles, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, Abdelmalek Boudiaf.
La crise sanitaire engendrée par le virus Ebola doit avoir une réponse "urgente et globale" appelant à une solidarité plus "proactive" et "multiforme" avec les pays touchés, a noté M. Boudiaf dans une allocution à l'occasion d'une conférence de haut niveau sur la réponse au virus Ebola qui se tient à Bruxelles.
Cette solidarité proactive "doit être non seulement multiforme jusqu'à l'éradication de la maladie, mais également être poursuivie par la mise en úuvre de plan de redressements post Ebola afin d'éviter la survenue de crises similaires à l'avenir", a-t-il soutenu.
Le ministre a relevé, en outre, que cette épidémie a eu également une incidence négative sur la croissance économique et les finances publiques de ces pays estimée à une baisse de plusieurs points du PIB.
L'épidémie du virus Ebola a constitué une crise sanitaire "sans précédent" et, à ce titre, a-t-il poursuivi, "elle doit être considérée comme un défi commun pour l'ensemble de la communauté internationale dans la mesure où nous sommes tous interpellés et que notre responsabilité est commune face à cette menace sur la sécurité sanitaire internationale".
M. Boudiaf a rappelé, à cet égard, qu'en Algérie, la prise de conscience de menaces sanitaires émergentes et réémergentes telles que celle de la maladie à virus Ebola été intégrée dans la politique nationale de santé.
"Elle découle de sa longue expérience de lutte contre les maladies transmissibles prévalentes dont les résultats sont appréciables et de celle récente face au nouvelles menaces telles le SRAS, la grippe aviaire, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient dû au coronavirus qui a permis de développer la préparation et de renforcer l'alerte", a-t-il indiqué.
Ces menaces liées aux maladies émergentes et réémergences pouvant de surcroît avoir une portée internationale "constituent une priorité pour l'Algérie démontrée par l'intégration du nouveau règlement sanitaire international dans la législation nationale par décret du président de la République", a précisé le ministre de la Santé.
"Soucieuse d'apporter sa pleine et entière contribution", l'Algérie, a-t-il rappelé, a fait siennes les recommandations de l'Union africaine (UA) lors de la réunion d'urgence de son Conseil exécutif tenu le 8 septembre 2014 à Addis-Abeba.
L'Algérie a souligné, dans ce cadre, la nécessité de "renforcer davantage, dans le cadre d'une solidarité plus proactive, l'assistance aux pays affectés notamment par l'envoi de missions médicales et l'appui financier".
Elle a aussi appelé à "éviter toute stigmatisation et permettre l'arrivée sans obstacles des personnels de santé, des médicaments et des produits nécessaires pour faire face à cette épidémie dans les pays affectés et de favoriser les activités économiques".
Il s'agit également d'"accélérer la surveillance, le dépistage et la réaction aux menaces à la santé publique en Afrique", et d'"aider, au plan national, les gouvernements dans l'élaboration des plans nationaux de préparation et dans les pays touchés des plans opérationnels en vue d'orienter les actions et les contributions des partenaires".
L'Algérie a souligné, également, la nécessité d'"assurer une meilleure coordination entre les Etats et tous les intervenants et partenaires aux développements pour éviter la duplication des efforts et créer les synergies nécessaires".
M. Boudiaf, a salué, par la même occasion, l'initiative de la Commission de l'Union européenne d'organiser cette rencontre "qui constitue, a-t-il dit, une véritable opportunité pour y tirer, ensemble et de façon responsable, les enseignements de cette crise, identifier et définir les mesures permettant de façon plus solidaire d'éradiquer cette menace et de soutenir la reprise dans les pays touchés".