L'homme de lettres syrien Adonis, considéré comme un des plus grands poètes arabophones contemporains, a été décoré mercredi à Tunis de l'Ordre national du mérite, le premier titre officiel arabe de sa longue carrière littéraire, rapportent des médias tunisiens.
Cet insigne a été remise au poète de 85 ans par la ministre tunisienne de la Culture, Latifa Lakhdar, qui également décoré l'écrivaine et militante féministe égyptienne, Nawel Saadaoui, en marge de la 31e Foire du livre de Tunis où les deux auteurs étaient les invités d'honneur.
"C'est la première reconnaissance (d'un pays) arabe que je reçois après avoir été distingué à plusieurs occasions (dans le monde)", a souligné Adonis dans une déclaration rapportée par le site tunisien d'information Arabesque.
L'auteur de "Kitab Al-Hissar" (1985) et de "Aghani Mehiar Adimachqui"(1988), a, par ailleurs, estimé que cette distinction lui avait été remise à moment qualifié de "tournant historique (pour les pays arabes)" où, a-t-il dit, la Tunisie représente un "noyau", un "leader" et un "modèle" en matière de démocratie, selon le site arabophone.
Ali Ahmed Saïd de son vrai nom, Adonis est l'auteur depuis 1947 d'une oeuvre considérable primée plusieurs fois dans le monde et qui a profondément marqué la poésie arabe de la seconde moitié du XXe siècle.
Essayiste, critique littéraire et traducteur de grands poètes européens, il est également connu pour son engagement en faveur des libertés individuelles.
Emprisonné en 1955 en Syrie, il se réfugie une année plus tard au Liban, un pays dont il prendra la nationalité avant de fuir à nouveau pour Paris durant la guerre civile libanaise (1975-1991).
Son pseudonyme se réfère au dieu du même nom chez les phéniciens, une référence aux civilisations païennes et antiques très présente dans ses œuvres.