Au moins 185 personnes, en majorité des civils, ont été tuées et plus de 1.000 blessées en neuf jours de combats à Aden, dans le sud du Yémen, a indiqué samedi un responsable en réclamant une aide d'urgence aux hôpitaux.
Les combats opposent les rebelles chiites Houthis aux partisans du chef de l'Etat Abd Rabbo Mansour Hadi. Dans le même temps des avions d'une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite y bombardent depuis le 26 mars les rebelles pour tenter de stopper leur progression.
Depuis le 26 mars et "jusqu'à vendredi à minuit, nous avons recensé 185 morts et 1.282 blessés" transportés dans les établissements hospitaliers d'Aden, a déclaré le directeur du département de la Santé, Al-Khader Lassouar.
"75% de ces victimes sont des civils",a -t-il ajouté.
Il a souligné que ce bilan était partiel car il n'inclut pas les victimes dans les rangs des rebelles, transportés dans leurs "propres installations".
M. Lassouar a appelé les organisations internationales et les monarchies arabes du Golfe, qui participent à la coalition, à apporter une assistance médicale d'urgence aux hôpitaux d'Aden, fief du président qui a pris refuge en Arabie saoudite après l'entrée des Houthis dans cette deuxième ville du pays plongé dans le chaos.
"Les stocks de médicaments se sont épuisés et les hôpitaux ne parviennent plus à faire face au nombre croissant des victimes", a-t-il dit, cité par l'AFP, alors que l'ONU et les organisations humanitaires s'inquiètent du nombre croissant de victimes civiles dans les violences.
Le Comité international de la croix-Rouge (CICR) a déploré la mort vendredi à Aden de deux agents humanitaires yéménites alors qu'ils secouraient des blessés, trois jours après la mort d'un employé du Croissant rouge yéménite à Dhaleh (sud).
Jeudi la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos, se disant "extrêmement inquiète" pour la sécurité des civils, a fait état de 519 morts et de 1.700 blessés en deux semaines de combats au Yémen, où les rebelles cherchent à prendre Aden après avoir conquis depuis le début de l'année de vastes régions du pays dont la capitale Sanaa.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir plus tard dans la journée pour discuter d'une proposition russe visant à instaurer des "pauses humanitaires" dans le conflit au Yémen, selon des diplomates à New York.