Le Recteur de la Mosquée de Paris, président du Conseil du culte Musulman de France, est venu, ce jeudi, à l’émission L’invité de la rédaction de la radio Algérienne, commenter la difficile situation vécue par la communauté Musulmane dans l’Hexagone.
M. Dalil Boubekeur signale en préambule que les 6 à 7 millions de membres de cette communauté vivant actuellement dans ce pays craignent, aujourd’hui, l’amalgame sciemment entretenu entre Islam et terrorisme destiné, à les culpabiliser et à les stigmatiser.
Pour illustrer ses propos, il signale qu’en seulement un mois, il a été constaté autant d’agressions contre cette communauté et ses symboles religieux, que durant toute l’année 2014.
Quand il lui est demandé si le gouvernement Français est conscient de cette situation, il répond sans ambages que celui-ci « a fait son choix » en se montrant beaucoup plus disposées envers une communauté, en particulier, au détriment d’une autre.
Il indique, d’autre part, que le sentiment de rejet vis-à-vis des Musulmans de France, « le chantage et l’exclusion » dont ils sont les victimes, sont entretenus délibérément à travers certaines publications et autres émissions de radio et de télévision outre Méditerranée dont il a dénoncé la « complicité implicite ».
Expliquant son souhait de voir se créer 2.000 mosquées et lieux de culte en France, M. Dalil Boubekeur déclare ne plus vouloir voir des Musulmans pratiquer leur religion dans les rues, des caves, des stades ou des casernes de pompiers.
« Nous voulons, dit-il, des lieux de culte gérés par des imams bien formés, où nos jeunes, en particulier, puissent prier dans le respect de leur dignité et de leur citoyenneté pour ne pas verser dans la radicalisation ».