Présentés comme des libérateurs, les soldats occidentaux ont violé des centaines de milliers d'Allemandes affirme une historienne qui écorne ces militaires, Américains en tête, en dévoilant les violences sexuelles massives dont ils se sont rendus coupables lors de la chute du IIIème Reich.
« Au moins 860.000 femmes et jeunes filles, mais aussi des hommes et des jeunes garçons, ont été violés par des soldats alliés à la fin de la guerre et dans la période d'après-guerre. Ça s'est produit partout », écrit dans son ouvrage « Lorsque les soldats arrivèrent », l'historienne Allemande Miriam Gebhardt.
« Ce qu'on ne savait pas, c'est que dans d'autres parties de l'Allemagne, les autres soldats alliés ont, de façon similaire, violé eux aussi des Allemandes », pointe l'universitaire, dont l'enquête s'est nourrie d'une masse d'archives inexploitées.
L’auteure s'est notamment appuyée sur les quelque 500 rapports rédigés par des prêtres Bavarois, dans lesquels sont consignées les exactions des soldats Américains et, « occasionnellement », des Français : des viols, souvent organisés en groupe, « dans quasiment tous les villages ».
Selon les calculs de Miriam Gebhardt, sur les 860.000 Allemandes violées, environ un tiers, (270.000), l'a été par des soldats occidentaux: 190.000 par des GI's, 50.000 par des Français et 30.000 par des Britanniques. De leur côté, les Soviétiques auraient, selon elle, commis au moins 590.000 viols.
Certaines femmes se sont suicidées ou ont tenté de le faire, « de nombreuses autres se sont tues par honte », rappelle Miriam Gebhardt. Et si la hiérarchie militaire a réprimé plusieurs de ces viols, parfois sévèrement (peines de mort, camp de travail...), « il n'y a eu aucune reconnaissance ou excuses officielles pour ces crimes, regrette-t-elle.