Communiqué conjoint rendu public à l'issue de la visite d'Etat en Algérie du président rwandais

Un communiqué conjoint a été rendu public mercredi au terme de la visite d'Etat effectuée par le président du Rwanda, Paul Kagame, en Algérie du 19 au 21 avril 2015, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dont voici le texte intégral : 

"A l'invitation de son Excellence, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République Algérienne, Démocratique et Populaire, son excellence Monsieur Paul Kagame, président de la République du Rwanda a effectué une visite d'Etat en Algérie du 19 au 21 avril 2015.

Cette visite illustre la volonté de l'Algérie et du Rwanda de renforcer leurs liens d'amitié, de solidarité et de coopération.

  Au cours de cette visite, le Président Bouteflika, a eu avec le Président Kagame, des entretiens approfondis et fructueux sur différentes questions d'intérêt commun aux plans bilatéral, régional et international.

Les deux dirigeants ont, ainsi, passé en revue l'état de la coopération dans tous les domaines et décidé de réunir, dans les meilleurs délais possibles, la cinquième session de la Commission mixte de coopération en vue de donner une nouvelle impulsion à la coopération bilatérale.

A cet égard, ils ont réaffirmé leur ferme engagement à oeuvrer, de concert, au renforcement et à la diversification de la coopération entre les deux pays à travers l'établissement d'un partenariat économique solide et la mise en place de programmes de coopération mutuellement bénéfique. 

Ils ont, en outre, souligné la nécessité de promouvoir les échanges commerciaux entre les deux pays et invité les opérateurs économiques à travailler ensemble.

Les discussions entre les deux dirigeants, qui se sont déroulées dans une atmosphère cordiale et fraternelle, ont été marquées par une convergence de vues sur les questions bilatérales, régionales et internationales. 

Les deux dirigeants ont, ainsi, réitéré leur détermination à consolider la tradition de concertation qui anime les deux pays.

Réaffirmant leur attachement aux principes fondamentaux de paix, de sécurité et de développement tels qu'énoncés dans l'acte constitutif de l'Union africaine et la Charte des Nations unies, les deux dirigeants ont reconnu le rôle important de l'Algérie et du Rwanda et la responsabilité qui leur incombe dans la promotion de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans leurs régions respectives et en Afrique.

Dans ce cadre, ils ont réitéré leur soutien aux efforts de l'Union  africaine dans la recherche de solutions politiques aux crises et conflits en Afrique et réaffirmé la nécessité d'oeuvrer en faveur du développement économique et social du Continent, notamment, dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), qui représente un programme servant de modèle adéquat pour la résolution des défis multidimensionnels de l'Afrique.

  A cet égard, et tout en se félicitant du rôle de l'Union africaine dans le règlement pacifique des conflits dans le Contient, les deux Chefs d'Etat ont fait part de leur préoccupation face à la persistance de certains foyers de tension et de crises en Afrique qui influent négativement sur le processus de son développement économique et social.

Le Président Bouteflika et le président Kagame ont réaffirmé la nécessité d'œuvrer en faveur de l'opérationnalisation de l'architecture de paix et de sécurité de l'Union africaine avec la mise en place de la Force Africaine en attente et de la Capacité Africaine de Réaction  immédiate aux Crises (CARIC).

Ils se sont félicités, à cet égard, de la coopération sécuritaire prometteuse qui se développe dans la région du Sahel notamment, dans le cadre du Processus de Nouakchott.

Les deux dirigeants ont réitéré leur ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et réaffirmé la nécessité d'entreprendre de manière concertée des efforts en vue de lutter contre le terrorisme transnational.

Dans ce contexte, les deux parties ont relevé avec préoccupation la prolifération des groupes terroristes, du trafic de drogue et de la circulation illicite des armes dans leurs régions respectives et réaffirmé leur engagement à conjuguer leurs efforts en vue de combattre ces fléaux qui menacent la sécurité et la stabilité du Continent.

Les deux dirigeants ont, en outre, exprimé leur soutien aux efforts de l'Union africaine visant à combattre le groupe terroriste Boko Haram à travers notamment le mandat accordé à la Force Multinationale Mixte.         

  Ils ont exprimé leur solidarité avec les pays qui font face à ce fléau.

Les deux Présidents ont condamné l'acte terroriste odieux qui a visé l'un des temples du savoir du Kenya et ont exhorté, une fois de plus, la communauté internationale à prendre une action collective et résolue pour faire face au fléau du terrorisme.

Le Président Bouteflika et le Président Kagame ont, également exprimé leur soutien au Centre Africain d'Etudes et de Recherches sur le Terrorisme (CAERT) et au Comité des Services de Renseignement et de Sécurité Africains (CISSA).

  Ils ont, également, réitéré leur engagement à oeuvrer en faveur de l'adoption de la Convention Globale sur le Terrorisme International et du Protocole portant criminalisation de paiement de rançons aux groupes terroristes.

Concernant la situation au Mali, le Président Bouteflika a informé le Président Kagame des efforts menés par l'Algérie pour faciliter le règlement du conflit malien.

A cet égard, le Président Kagame s'est félicité du paraphe, le 1er mars 2015, de l'accord de paix et de réconciliation au Mali et a tenu à rendre hommage au rôle de l'Algérie dans la conduite de la médiation  internationale.

Il a lancé un appel à toutes les parties au conflit à se joindre à l'accord et à faire prévaloir l'intérêt suprême du Mali.

Les deux dirigeants ont invité toutes les parties maliennes à veiller à la stricte et rigoureuse mise en œuvre de cet accord et exhorté la communauté internationale à assister le Mali dans ses efforts de développement économique et social.

Concernant la situation en Libye, le président Bouteflika et le président Kagame ont exprimé leur profonde préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays et ses répercussions en Afrique du Nord et dans la région du Sahel. 

Ils ont, en outre, appelé toutes les parties libyennes, à l'exception des groupes terroristes reconnus en tant que tels par les Nations unies, à s'engager loyalement et de bonne foi dans le dialogue initié par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, M. Bernardino Léon, en vue de parvenir à une solution politique qui préserve l'unité, l'intégrité du territoire, la stabilité du pays et la cohésion de son peuple.

Le président du Rwanda s'est félicité de la tenue, à Alger les 13 et 14 avril 2015, de la deuxième réunion regroupant les chefs de partis politiques et activistes politiques libyens, menée sous les auspices de l'ONU qui a enregistré des progrès significatifs vers l'adoption d'un accord de règlement de la crise libyenne.

Sur la question du Sahara occidental, les deux dirigeants ont réaffirmé leur soutien aux efforts du secrétaire général de l'ONU, M. Ban ki-moon et de son envoyé spécial, M. Christopher Ross, en vue de parvenir à un règlement politique juste et durable fondé sur l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination dans le cadre d'un référendum libre, honnête et impartial.

Dans ce contexte, ils ont réitéré leur solidarité avec le peuple de la République Arabe Sahraouie démocratique dans ses efforts visant à réaliser ses aspirations nationales.

Les deux présidents ont exprimé leur satisfaction quant à l'implication de l'Union africaine sur cette question notamment, à travers la nomination d'un envoyé spécial en la personne de M. Joaquim Chissano, et l'adoption par le Conseil de paix et de sécurité d'un communiqué sur cette question le 27 mars 2015.

Les deux dirigeants ont exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à prendre toutes les décisions nécessaires pour assurer un progrès dans la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental, reconnaissant son rôle crucial et sa responsabilité principale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

  Le président Bouteflika a salué les efforts du Rwanda visant à maintenir la paix et la sécurité en Afrique, notamment à travers sa participation aux missions de maintien de la paix des Nations unies.

Le président Bouteflika a, également, salué le président Kagame pour son engagement en vue d'instaurer la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Le président Bouteflika a félicité le président du Rwanda pour ses efforts déployés depuis la fin du génocide en 1994 à travers la création d'un climat de paix et de stabilité dans son pays qui a permis un progrès économique et social avéré.

A cet égard, le président Bouteflika a exprimé ses sincères sentiments de sympathie et sa solidarité avec le peuple Rwandais, qui a commémoré, cette année, le 21è anniversaire du génocide rwandais, qui demeure l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire de l'humanité.

  Dans ce contexte, le président Bouteflika a réaffirmé la nécessité de redoubler d'effort pour poursuivre et arrêter les responsables de ce crime odieux qui a coûté la vie à près d'un million de victimes.

S'agissant de la situation au Moyen-Orient, les deux dirigeants ont réitéré leur soutien pour un règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien.

Les deux dirigeants ont plaidé en faveur d'une réforme profonde de l'Organisation des Nations unies et réitéré leur attachement au consensus d'Ezulwini pour une participation plus large et active des pays africains au processus de prise de décision au niveau de cette Organisation.

Le président Kagame a remercié vivement le président Abdelaziz Bouteflika et le peuple algérien pour l'accueil chaleureux et l'hospitalité généreuse qui lui ont été réservés, ainsi qu'à la délégation qui l'a accompagnée depuis leur arrivée à Alger.

   Le président Kagame a adressé une invitation à son Excellence Abdelaziz Bouteflika à l'effet d'effectuer une visite d'Etat au Rwanda, à une date à convenir par le canal diplomatique. L'invitation a été acceptée avec plaisir".

APS

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