Le président du tribunal criminel d'Alger a suspendu mardi en fin de journée l'audition d'accusés dans l'affaire de l'autoroute est-ouest, le procès devant reprendre mercredi.
Trois des 16 personnes et sept entreprises étrangères impliquées dans l'affaire de l'autoroute est-ouest ont défilé dans la journée à la barre devant le tribunal criminel d'Alger dans un procès à rebondissements.
Après Chani Medjdoub, principal accusé dans cette affaire, Mohamed Bouchama, ex-SG au ministère des travaux publics, c'était au tour de Mohamed Khelladi, de l'agence nationale des autoroutes (ANA) de passer en milieu d'après midi à la barre.
Dans sa longue intervention, il a notamment souligné avoir été ''recruté en 2006 comme directeur des études à l'agence nationale des autoroutes par Mohamed Bouchama (également président du conseil d'administration de l'ANA)''.
''J'ai été appelé pour sauver le projet (d'autoroute), qui avait quelques difficultés'', a-t-il dit, avant de préciser que ''Je n'ai jamais participé à l'octroi des marchés ou à l'ouverture des plis''.
Il a réfuté toute participation ou implication dans une quelconque opération de corruption ou de commissions pour l'octroi de marchés à des entreprises de réalisation. ''Les appels d'offres ont été faits avant mon entrée à l'ANA'", a-t-il dit.
Auparavant, Mohamed Bouchama avait également nié être impliqué dans une quelconque opération de corruption. ''Il y a eu des rumeurs infondées sur des pots de vin ayant marqué la passation de marchés'' dans la réalisation du projet de l'autoroute est-ouest, a-t-il affirmé.
''Rien de tout cela n'est vrai, et les marchés sont conformes'' à la législation, a-t-il répondu aux questions du président du tribunal.
Le principal accusé dans cette affaire très médiatisée, Chani Medjdoub, avait quant à lui nié en bloc les accusations portées contre lui, et est revenu longuement sur les conditions de sa détention et les parties, selon lui, à l'origine de son arrestation.
Il a également récusé les accusations portées contre lui et mentionnées dans l'arrêt de renvoi de versement de ''pots-de-vin'' à des responsables du ministère des Travaux publics en contrepartie de l'obtention de projets pour l'entreprise chinoise Citic-Crcc.
Chani Medjdoub, Mohamed Bouchama et Mohamed Khelladi comparaissent en état de détention.
L'affaire a éclaté en 2009, et plusieurs ex-hauts responsables dont des ministres, avaient été cités dans le volumineux arrêt de renvoi de 250 pages lors du début dimanche du procès.
Ce procès a été reporté à deux reprises au cours de la session criminelle 2014 du tribunal criminel d'Alger.