Les Nations unies ont mis en garde samedi contre un effondrement du Yémen en raison du manque de vivres et de carburant qui risque de paralyser complètement le pays, en proie à un conflit meurtrier depuis plusieurs mois.
"Les services encore en fonction dans le pays en termes de santé, d'eau et de nourriture sont en train de disparaître parce que le pétrole ne rentre plus", a affirmé le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Yémen, Johannes van der Klaauw, cité par l'AFP.
M. van der Klaauw a prévenu que sans pétrole, "les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner, les ambulances ne peuvent pas sortir et l'eau ne peut plus être pompée dans le système de distribution".
"Le réseau de télécommunication risque de s'arrêter. Tout cela est extrêmement préoccupant. Si rien n'est fait dans les prochains jours pour livrer du pétrole et de la nourriture, le Yémen s'arrêtera complètement", s'est-il inquiété.
En raison des risques liés à la poursuite des combats et à l'embargo sur les armes imposé au Yémen, les livraisons de fuel et d'aide humanitaire sont rendues très difficiles.
Face à cette situation, le responsable onusien, a souhaité la mise en place de "pauses humanitaires", mais le Conseil de sécurité n'a pas été en mesure de s'accorder sur ce sujet vendredi à New York.
Jeudi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lancé un cri d'alarme, exhortant les belligérants à épargner les hôpitaux et à rétablir l'approvisionnement en carburant, faute de quoi l'aide humanitaire pourrait s'interrompre "dans les jours qui viennent".
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a, pour sa part, annoncé l'arrêt de la distribution de vivres dans certaines régions du pays.
Le conflit au Yémen a fait plus de 1.200 morts et plus de 5.000 blessés depuis la mi-mars, a indiqué vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).