Les services d’urgences figurent parmi les services vitaux d’un Etat. En Algérie, les services médico-chirurgicaux sont sévèrement critiqués, autant par les patients qui s’y rendent que par les professionnel de santé qu’y sont affectés. Ceux-ci mettent en cause autant la qualité de l’accueil que celle des soins qui y sont prodigués.
Alors que la demande est de plus en plus forte, les prestations se dégradent d’avantage. Le personnel médical des établissements publics, en sous effectif et en manque de moyens n’arrive plus à prendre en charge les patients, particulièrement dans les grands centres urbains et le secteur privé censé, atténuer cette pression, ne joue pas son rôle dans ce domaine.
La prise en charge des urgences se fait, actuellement à 80% dans les hôpitaux (CHU) et à 20% dans les structures de proximité. Une tendance qui doit être inversée, estiment les spécialistes. Mohamed Bekkat-Berkani, président du Conseil de l’ordre des médecins, a pour sa part, appelé «redéfinir, carrément, les missions du service des urgences» et à réfléchir à une meilleure manière de décharger les CHU de cette pression en optant, par exemple, pour la création d’ «hôpitaux d’urgence».
Le projet de loi sanitaire, qui sera examiné aujourd’hui au niveau du gouvernement, prévoit plusieurs axes pour réformer ce service. Selon Rabah Bar, directeur du CHU Mustapha Pacha d’Alger, le texte envisage, entre autre, «une hiérarchisation de la prise en charge», «l’ouverture de services d’urgence 24/24h au niveau des EPH (établissement public hospitalier), des EPSP (établissement public de santé de proximité) et au niveau des hôpitaux de wilayas» et une «réorganisation des urgences au niveau de toutes structures hospitalières à commencer par la polyclinique qui sera dotée de tous les moyens humains et matériels».