Crise au Burundi : Combats entre militaires loyalistes et putschistes à Bujumbura

La situation sécuritaire s’enlise au Burundi. Après les protestations populaires et une tentative de coup d’état, des combats ont éclaté jeudi matin autour du siège de la télévision et de la radio nationale à Bujumbura entre militaires loyalistes et putschistes, ont indiqué des témoins et des sources militaires.

Après des semaines de contestation populaire, un général burundais a annoncé mercredi la destitution du président Pierre Nkurunziza, en déplacement à l'étranger lors de cette tentative de coup d'Etat dont l'issue restait incertaine.

Selon la présidence burundaise, le coup d'Etat, mené par un groupe de militaires "mutins", a été "déjoué", mais le général putschiste Godefroid Niyombare a assuré avoir le soutien de "beaucoup" d'officiers supérieurs de l'armée et de la police.

Des combats à "la mitrailleuse lourde et au lance-roquettes" ont éclaté autour des locaux de la télévision et de la radio nationales, toujours sous le contrôle des partisans du président Pierre Nkurunziza, selon les témoignages cités par des médias.

Selon une source au sein des militaires putschistes, le bâtiment de la RTNB a été attaqué à l'aube après que le chef d'état-major des forces armées burundaises, Prime Niyongabo, resté loyal au président, eut annoncé l'échec du coup d'Etat sur les ondes de la radio nationale.

Le général Prime Niyongabo, a affirmé dans la nuit de mercredi à jeudi que la tentative de coup d'Etat contre le président Pierre Nkurunziza avait échoué.

"La tentative de coup d'Etat sous la conduite du général major Godefroid Niyombare a été déjouée", a-t-il déclarée dans une allocution à la radio nationale, revendiquant le contrôle de "la présidence de la République et le palais présidentiel". "La Force de défense nationale appelle les mutins à se rendre", a-t-il ajouté.

Mais, le porte-parole des putschistes, le commissaire de police Vénon Ndabaneze, a balayé ces déclarations, soulignant que son camp avait le contrôle de "l'aéroport". "Ce soir, un avion qui était attendu n'a pas atterri à l'aéroport de Bujumbura qui est sous notre contrôle", a-t-il ajouté, estimant que la présidence et la radio nationale sont restées sous le contrôle des loyalistes parce que le camp putschiste avait voulu "éviter l'effusion de sang". 

Le Conseil de sécurité tiendra jeudi des consultations d'urgence sur la crise au Burundi à la suite d'une tentative de coup d'Etat dans ce pays, ont indiqué mercredi soir des diplomates.  Les ambassadeurs des 15 pays du Conseil entendront un exposé de la situation fait par vidéoconférence par l'émissaire de l'ONU au Burundi Saïd Djinnit qui se trouvait mercredi à Dar es Salaam pour un sommet régional consacré au pays.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé "toutes les parties à faire preuve de calme et de retenue" et a "rappelé à tous les dirigeants  burundais la nécessité de préserver la paix et la stabilité dans un pays qui a tant souffert de précédents accès de violence". 

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