Un rapport établi par l'organisation Amnesty international mettant en lumière la pratique de la torture par les autorités marocaines au Maroc et au Sahara occidental occupé sera présenté le 19 mai, au moment où des craintes ont été soulevées par des ONG concernant un accord de coopération judiciaire franco-marocain qui fait l'objet de critiques.
Intitulé "L'ombre de l'impunité: la torture au Maroc et au Sahara Occidental", ce rapport qui sera présenté par Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France (AIF), s'inscrit dans la campagne "Stop Torture" d'Amnesty International, ont rapporté des médias.
Ce document dévoile notamment "le recours à la torture et autres mauvais traitements utilisés par les forces de police marocaines, en particulier lors des gardes à vue et des interrogatoires", selon les mêmes sources.
Il confirme des informations qui ont déjà circulé. Récemment, la présidente du centre Robert F. Kennedy des droits de l'homme (RFK), Mme Kerry Kennedy, en avait fait état et avait affirmé que "les rapports sur les violations des droits de l'homme au Sahara occidental par le Maroc sont indéniables".
Le document d'Amnesty rappelle que "n'importe quel citoyen peut être torturé: des manifestants aux militants politiques ou étudiants comme les personnes suspectées de terrorisme ou de crimes de droit commun".
Se basant sur 173 cas de torture commise entre 2010 et 2014, le rapport cite deux ressortissants marocains victimes de torture, dont un capitaine de l'armée de l'air marocaine condamné à deux ans et demi de prison et détenu arbitrairement pendant 30 mois pour avoir dénoncé dans le journal Le Monde la corruption qui régnait au sein de l'armée marocaine.
L'ONG évoque également le cas d'un ancien champion du monde de boxe thaï, Zakaria Moumni, arrêté en 2010 au Maroc et torturé durant plusieurs jours, il a été ensuite emprisonné pendant 18 mois.
Le rapport d'Amnesty International intervient alors que des ONG de défense des droits de l'homme ont fait part de "leur préoccupation face à un accord de coopération judiciaire" entre la France et le Maroc qui "conférerait une impunité à tout auteur de graves violations des droits humains de nationalité marocaine".