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Les derniers témoins ayant purgé leur peine dans le cadre du premier procès de Khalifa Bank ont été entendus samedi par le tribunal criminel de Blida, lequel doit écouter dimanche le témoignage de l’ex-ministre des Finances, Mohamed Djellab, en sa qualité d’ex-administrateur de la banque.

Quatre témoins ont été entendus par le juge Antar Menouar lors de l’audience de l’après-midi, au seizième jour du procès de Khalifa Bank, à savoir l’ex-président de la commission nationale des oeuvres sociales des travailleurs de l’Education (1999-2006), Farid Ben Amer, l’ex-directeur financier de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), Mustapha Menad, l’ex-Directeur général de la Caisse nationale de sécurité des non salariés (Casnos), Hassen Boubedra, et enfin le témoin Youcef Ben Yousfi. 

Ce dernier étant le seul à n’avoir pas fait l’objet de peine de prison lors du premier procès  en 2007. 

Premier à témoigner, Farid Ben Amer a justifié le choix de Khalifa Bank pour le placement de 500 millions de DA, en raison du taux attractif de 12% pratiqué par celle-ci, au moment ou la Banque extérieure d’Algérie (BEA) avait réduit le sien à 2% avant 2001 alors qu’il était auparavant de l’ordre 11,45%.

Le placement de l’argent initialement destiné aux employés du secteur de l’éducation n’a jamais pu être récupéré en dépit des correspondances adressées à l’agence d’El-Harrach de la banque dissoute, a expliqué le témoin, ajoutant avoir néanmoins remboursé la somme de 168.000 DA au liquidateur de celle-ci, Moncef Badsi. 

Interpellé, par ailleurs, sur la carte de gratuité à bord de l’ex-Khalifa Airways dont il a bénéficié ainsi que des membres de sa famille pour se rendre à Dubaï, le même témoin a précisé que des enseignants ont "également profité de ce privilège".

L’ancien directeur de la Cnas, Mustapha Menad a soutenu, quant à lui, le dépôt du montant de 10 milliards DA auprès de la banque dissoute et ce, après l’aval du Conseil d’administration de la caisse, présidée par le Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Said.

Ayant purgé une peine de quatre ans, l’ex-DG de la Casnos, Hassen Boubedra a argué, de son côté, des "difficultés" à assurer le payement des retraites via la BEA afin de justifier le choix de recourir à la banque privée de Abdelmouméne Khelifa pour y effectuer un placement de 12 milliards de DA, selon le juge Menouar.

En réponse à une interrogation du juge, il a reconnu avoir perçu des bénéfices de l’ordre de 490 millions de DA, tout comme il a bénéficié du privilège de gratuité à bord de Khalifa Airways.

Interrogé par le juge Menouar sur les "irrégularités" qu’il a relevées au titre des fonctions occupées à l’ex-Khalifa Bank, le témoin Yousfi Ben Youcef a cité le rapport établi en août 2000 dans ce sens et remis à la direction de la banque.

Ayant rejoint la banque privée dissoute en 1998 pour y occuper la fonction de commissaire général puis conseiller de Abdelouméne Khelifa chargé de l’inspection générale 2000, c’est lors de cet exercice qu’il a constaté que les "choses ne marchaient pas normalement", allant jusqu’à qualifier la situation de "chaotique".

Le témoin a assuré avoir été écarté de la banque en 2000 "parce qu’il faisait son travail" et qu’il a été affecté à l’ex-Khalifa Airways car "il n’y gênait pas autant", ajoutant avoir reçu tacitement des "menaces de mort" de la part du propre oncle de Abdelmouméne Khelifa, Ghazi Kebbache. 

"Il y avait des gens qui ne voulaient pas que les choses marchent à Khalifa Bank, dont précisément M. Kebbache" , a lâché le témoin, avant de relever devant le président du tribunal des "discounts importants opérés dans certaines agences sans que leur trésorerie ne soit conséquente". 

Il a reconnu, par ailleurs, avoir bénéficié auprès de la banque d’un prêt social de 150 millions de centimes, remboursé à travers une ponction mensuelle sur son salaire effectuée par son employeur.

L’avocat de l’accusé Abdelmoumène Khelifa, Naserredine Lazâar, intervient pour relever la contradiction des propos du témoin, en ce sens que ce dernier a été "promu" mais non pas été écarté, lui a-t-il indiqué.

"Si c’était le cas, il ne vous aurait pas confié d’autres inspections à faire après le rapport que vous avez présenté en 2000", a-t-il relevé. 

L’audience du seizième jour du procès a été levée par le juge Menouar après lecture des déclarations de six (6) témoins qui y sont absentés et faites lors de leur première comparution devant le juge d’instruction.

APS

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