Le procès de l'affaire dite "Sonatrach1" dans laquelle sont impliqués 15 individus et 4 sociétés étrangères pour corruption a été reporté une nouvelle fois par le tribunal criminel d'Alger à la prochaine session criminelle (octobre 2015) en raison de l'absence de 29 témoins sur les 108 attendus. Ce procès avait connu un premier report le 15 mars dernier pour les même raisons.
Parmi les 29 témoins absents à l'audience figurent l'ex-PDG du groupe Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, l'ex-P-DG par intérim du groupe Said Sahnoune, ainsi qu'un haut responsable dans le même groupe chargé des marchés (objet de malversation), Yahia Chérif Messaoud et Belkacem Boumédiene, vice-président des activités ''amont''.
La défense, représentée par Me. Sadek Chaîb avait plaidé avant la décision de report du procès pour que le tribunal émette des mandats d'amener à l'encontre de ces témoins absents afin qu'ils soient conduits par la force (publique) devant le tribunal criminel ce dimanche et donnent leur témoignage.
Mais, ''le tribunal a décidé autrement et a jugé utile de renvoyer l'affaire à la prochaine session criminelle'', a-t-il dit. " La défense avait demandé au tribunal le 15 mars dernier pour que des mandats d'amener soient émis à l'intention des témoins pour les obliger à se présenter à l'audience du 7 juin'', a-t-il rappelé.
En outre, ''l'exécution des mandats d'amener relève des prérogatives du parquet général, qui n'a pas fait son travail car la défense n'a obtenu aucun document qui certifie l'émission de ces mandats'', a expliqué Me. Chaîb.
Et, 'la preuve de tout cela c'est que le tribunal criminel a prononcé ce dimanche un autre jugement ordonnant l'émission de mandats d'amener contre les 29 témoins absents alors qu'un jugement similaire avait été émis le 15 mars dernier, mais n'a pas été exécuté par le parquet général'', a-t-il ajouté.
Pour Me. Mokrane Ait Larbi, ''la défense n'a pas demandé le report de l'affaire'', et considère ce report comme "une injonction des hautes autorités". "Les autorités ne veulent pas que deux importants procès se déroulent en même temps, d'où ce report décidé par le tribunal", a estimé Me. Ait Larbi.
Après la décision du report du procès, les avocats des sept accusés en détention provisoire depuis plus de cinq ans ont demandé la mise en liberté de leurs clients respectifs arguant que "les mandats de dépôt ne peuvent en aucun cas durer tout ce temps".
Après de longues plaidoiries des défenseurs des sept accusés, le juge Mohamed Raggad a décidé de refuser leurs demandes sans d'autres explications.