Egypte : nombre record de journalistes derrière les barreaux

Au moins 18 journalistes, accusés, pour la plupart, d'appartenir à la confrérie islamiste du président Mohamed Morsi, destitué en 2013 par l'armée, sont emprisonnés en Egypte, un nombre record a estimé, jeudi, le Committee to Protect Journalists (CPJ).

« Le nombre de journalistes Egyptiens en prison est le plus élevé jamais enregistré depuis que le CPJ a commencé à les recenser en 1990 », assure l'organisation internationale dans son rapport.

« Ils ont été arrêtés pour des accusations allant d'incitation à la violence et participation à des manifestations illégales ou appartenance à des groupes interdits », assure le CPJ, ajoutant que la plupart parmi eux travaillaient pour des médias en ligne.

 « Sur 18 journalistes derrière les barreaux au 1er juin (2015), plus d'un tiers a été condamnés à la prison à vie », souligne dans un rapport l'organisation internationale de défense de la presse basée à New York.

Depuis qu'il a destitué le premier chef de l'Etat élu démocratiquement en Egypte, l'ex-chef de l'armée Abdel Fattah Al-Sissi, élu président en 2014, dirige un régime qualifié par les organisations de défense des droits de l'Homme plus répressif que celui de Hosni Moubarak, chassé du pouvoir en  2011 par une révolte populaire.

Plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués en quelques semaines après la destitution de M. Morsi, et plus de 40.000 personnes, essentiellement des membres ou sympathisants de la confrérie des Frères Musulmans, sont emprisonnés, selon Human Rights Watch (HRW).

Plusieurs centaines parmi eux ont été condamnées à mort --dont M. Morsi et des responsables des Frères Musulmans-- dans des procès de masse expédiés souvent en quelques minutes et qualifiés par l'ONU de « sans précédent dans l'Histoire récente ».

 

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